Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé lundi de manière chancelante une semaine raccourcie par le weekend pascal. Les investisseurs vont de nouveau se pencher sur les résultats d'entreprises qui vont dévoiler leur performance au premier trimestre dans un contexte tendu, marqué par la hausse des prix et la guerre en Ukraine.

Kiev se prépare en effet à une offensive russe massive à l'est. Après avoir revu ses plans à la baisse et retiré ses troupes de la région de la capitale et du nord de l'Ukraine, la Russie a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass, dans l'est, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.

L'actualité était également dominée par les résultats du premier tour de l'élection présidentielle en France. Le 24 avril, le président sortant Emmanuel Macron et la candidate RN Marine Le Pen s'affronteront au second tour, comme en 2017.

"C'est un véritable vote contre (ou de colère) le gouvernement en place qui avait pourtant bien géré la crise du Covid-19, puisque l'on trouve juste après Emmanuel Macron, une personnalité de l'extrême droite et de l'extrême gauche. Du jamais vu", a résumé John Plassard, analyste de Mirabaud Banque.

Parmi les rendez-vous à surveiller, les investisseurs scruteront jeudi la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) dans un contexte de resserrement monétaire par les principaux instituts d'émission.

A la Bourse suisse vers 09h05, l'indice vedette SMI montait de 0,06% à 12'512,84 points, après avoir pris 1,09% vendredi à la clôture. Le SLI progressait de 0,15% à 1936,52 points et le SPI gagnait 0,3% à 15'988,46 points.

La moitié des valeurs vedettes montait, emmenées par Julius Bär (+1,0%), Alcon (+0,9%) et Roche (+0,7%).

Les deux autres poids lourds de la cote Novartis (+0,1%) et Nestlé (-1,7%) évoluaient dans des directions opposées. Le géant de l'alimentaire était traité hors dividende de 2,80 francs suisses.

Givaudan (-0,3%) et Sika (+0,3%) dévoileront mardi leur performance trimestrielle. Les analystes interrogés par AWP tablent pour le premier sur des recettes entre 1,7 et 1,8 milliard de francs suisses et pour le second de 2,3 à 2,4 milliards.

Hormis Nestlé, les plus fortes baisses étaient inscrites par AMS-Osram (-2,6%), ainsi que les deux valeurs du luxe Richemont (-1,8%) et Swatch Group (-1,5%). Les analystes de Jefferies ont pourtant entamé la couverture du groupe genevois avec une recommandation à l'achat.

Sur le marché élargi, les traitements hors dividendes de Rieter (-3,1%) et d'Emmi (-0,8%), de respectivement de 4 et 14 francs suisses, contribuait à brouiller les cartes.

Bossard (+2,4%) dénotait franchement, après avoir publié des ventes en forte hausse au premier trimestre.

al/jh