New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont baissé lundi, lestés par les craintes autour de la situation économique de la Chine qui pourrait avoir des conséquences sur la demande du premier pays importateur de brut au monde.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 0,99% à 77,69 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en août, a reculé de 1,17% à 72,79 dollars.

"Les cours du pétrole ont fait marche arrière après l'incroyable échappée de la semaine dernière", a noté Phil Flynn de Price Future Group.

"Les données en provenance de Chine semblent suggérer qu'ils entrent dans un environnement déflationniste ce qui est préoccupant pour l'économie mondiale", a ajouté l'analyste.

En Chine, les prix à la consommation ont stagné en juin sur un an à 0%, tandis que les prix à la production ont continué de plonger (-5,4%), selon des chiffres officiels publiés lundi.

Ces chiffres alimentent les craintes d'une déflation - un recul des prix à la consommation - dans la deuxième économie mondiale.

"Les signes de déflation devraient être positifs, mais le souci est que la demande, que ce soit au niveau mondial ou national, n'est pas aussi forte qu'on l'espérait", a expliqué Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.

"On pourrait espérer que la baisse des prix chinois stimulera les exportations, mais cela n'a pas été le cas" jusqu'ici, les pressions liées au coût de la vie se faisant sentir pour le reste des consommateurs du monde entier, ajoute-t-elle.

En mai, les exportations du géant asiatique se sont ainsi contractées de 7,5% sur un an et l'activité manufacturière a connu un repli pour le deuxième mois consécutif.

La reprise économique difficile du pays après la fin des restrictions sanitaires drastiques contre le Covid-19 fait ainsi douter de la résilience de la demande de brut, dans le premier pays importateur de pétrole au monde.

La Chine vise un objectif de croissance "d'environ 5%" cette année, l'un des plus faibles depuis des décennies.

Les perspectives de hausses de taux en Occident ont aussi joué sur l'humeur des investisseurs. "On craint que de nouvelles hausses des taux aux Etats-Unis et en Europe n'entraînent une double récession qui affectera la demande de pétrole", estimaient par ailleurs les analystes d'Eurasia Group dans une note.

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