PARIS, 20 mars (Reuters) - Près d'un tiers de la population française est entré ce samedi dans un nouveau confinement, le troisième en un an, auquel l'exécutif s'est résolu face à l'accélération de l'épidémie due au coronavirus.

Ce confinement de quatre semaines, aux modalités encore différentes des deux précédents, concerne quasiment 21 millions de personnes dans 16 départements, dont l'ensemble des régions Ile-de-France et Hauts-de-France, tandis qu'un couvre-feu reste en vigueur dans tout le pays tout en étant repoussé d'une heure, avec entrée en vigueur à 19h00.

Dans ces territoires, une attestation est de nouveau nécessaire pour sortir et des commerces ont dû fermer.

Les règles sont toutefois plus souples que lors du confinement strict du printemps 2020 ou qu'en novembre dernier, au risque de susciter une certaine incompréhension dans la population, d'autant que certains critères n'ont été précisés que tardivement.

Alors que le Premier ministre Jean Castex, en annonçant ce confinement jeudi, avait déclaré qu'il serait possible de sortir de chez soi, sans limite de temps, dans un rayon de 10 km, le ministère de l'Intérieur a indiqué dans la nuit de vendredi à samedi que "les déplacements ne sont autorisés qu'au sein du département ou dans un périmètre défini par un rayon de 30 km autour du lieu de résidence".

Concernant les commerces, la liste des secteurs autorisés à rester ouverts n'a été publiée que vendredi soir et elle est plus large que ne l'avait laissé entendre le chef du gouvernement jeudi.

Les salons de coiffure, les fleuristes, les chocolatiers ou encore les concessions automobiles sont ainsi finalement autorisés à poursuivre leur activité, en plus des commerces dits de première nécessité.

Au total, ce sont 90.000 commerces qui doivent fermer.

"C'est un peu moins que ce qui avait été annoncé il y a deux jours", a admis Bruno Le Maire sur France Inter, en justifiant l'ouverture des fleuristes et des chocolatiers par l'importance de la période actuelle de l'année dans leur activité et celle des concessions automobiles par les risques de répercussion sur les dizaines de milliers de salariés du secteur.

"Nous faisons du sur-mesure", a dit le ministre de l'Economie. "Je n'ai pas du tout la prétention que ce soit idéal mais ça correspond à chaque fois à une logique simple: garantir la sécurité sanitaire des Français tout en préservant au maximum l'activité économique et les commerces." (Bertrand Boucey)