grimpe, l'aluminium flanche

Londres (awp/afp) - Le prix de l'or a grimpé sur la semaine jusqu'à frôler la barre des 2.000 dollars l'once vendredi, un niveau pas atteint depuis mai, en raison de son rôle de valeur refuge face à la guerre entre Israël et le Hamas.

Depuis la veille des attaques du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, le cours du métal précieux a bondi de 9%, et il a pris 3% sur la semaine écoulée.

"La combinaison de l'incertitude géopolitique et économique" accroît "l'attrait de l'or", indique Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le métal précieux, considéré comme moins volatil que d'autres actifs, fait fréquemment office de valeur refuge dans un environnement d'aversion au risque, au même titre que le franc suisse par exemple.

L'or est ainsi monté jusqu'à 1.997,22 dollars l'once vendredi, tout proche du seuil symbolique des 2.000 dollars, qu'il n'a pas atteint depuis mai, avant de se replier un peu.

Sa hausse est d'autant plus "remarquable" qu'il est concurrencé par les bons du Trésor américains, dont les hauts rendements attirent également les investisseurs, note Barbara Lambrecht, de Commerzbank.

C'est pourquoi, de "nouveaux gains durables" pour l'or n'interviendront qu'en cas de "signes d'un retournement de la politique américaine en matière de taux d'intérêt", selon l'analyste.

La Réserve fédérale américaine (Fed) maintient en effet une politique de taux élevés face à l'inflation mais son président a récemment partagé des commentaires prudents qui jettent le doute sur un rehaussement d'ici la fin de l'année.

Vers 16H45 GMT (18H45 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 1.984,12 dollars, contre 1.932,82 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Le café brûle

Le prix du café a grimpé sur la semaine, poussé par les conséquences du phénomène climatique El Niño sur les pays producteurs, et la chute du niveau des stocks de café dans les bourses.

"El Niño fait grimper les prix des matières premières", résume Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Ce phénomène climatique "entraîne des changements de température et la quantité de précipitations en Amérique du Nord et du Sud, en Australie, en Asie du Sud-Est et en Inde", explique-t-il.

Dans le cas du café, le Vietnam étant le principal producteur de robusta au monde, c'est cette variété qui reste principalement touchée.

Le Vietnam est en effet "situé dans une région susceptible de connaître une grave sécheresse", poursuit M. Fritsch. "Il en va de même pour l'Inde et l'Indonésie, respectivement troisième et quatrième exportateurs".

En outre, "les contrats à terme de l'arabica et du robusta ont été soutenus par une baisse des stocks" des différentes bourses, signe d'une demande résiliente, ajoute Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

Ceux d'arabica de l'ICE à New York sont tombés à des niveaux proches de leur plus bas en deux décennies, atteints l'an dernier, souligne-t-il.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 165,50 cents, contre 154,90 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2.485 dollars vendredi contre 2.284 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

L'aluminium terne

Le prix de l'aluminium a baissé cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), malgré un tassement moins fort que prévu de la croissance chinoise, les déboires du secteur immobilier du pays pesant encore sur la demande du métal dans un environnement d'aversion au risque.

"Le prix de l'aluminium est (...) sous pression, en ligne avec la tendance des marchés des métaux" industriels, qui évoluent dans un climat d'évitement du risque, explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Les analystes de Sucden Financial relèvent aussi que "les banques centrales maintiennent un discours laissant attendre des taux d'intérêt plus élevés plus longtemps en raison de la persistance de l'inflation, qui a pesé sur la performance des métaux" industriels.

En Chine, "malgré les promesses de Pékin de soutenir l'économie, les mesures actuelles ne devraient pas avoir d'impact immédiat sur le secteur immobilier" en forte crise, poursuivent-ils, "ce qui signifie qu'il est peu probable qu'il y ait un développement immobilier à grande échelle" à court terme susceptible de soutenir les prix.

Les données économiques sur la Chine, très important consommateur de métaux industriels, sont scrutées par les investisseurs.

La croissance chinoise s'est tassée au troisième trimestre, toutefois moins que prévu, largement à cause de la crise sans précédent de l'immobilier dans le pays.

Sur le LME, la tonne d'aluminium coûtait 2.181,50 dollars vendredi, contre 2.199,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

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