"La tour 2 a redémarré depuis dimanche pour des phases de test", a-t-elle dit à Reuters par téléphone. "Il s'agit de vérifier, de contrôler, d'inspecter, de faire des analyses pour que tout soit conforme. Depuis dimanche, c'est conforme, cette étape est plutôt positive."

Elle a ajouté que la relance de la production et sa mise sur le marché était soumise à validation des autorités.

A la Direction générale de l'alimentation (DGAL), on confirme que le redémarrage de l'usine de Craon a été autorisée sous réserve que tous les produits soient détruits.

"Rien n'est mis sur le marché pour le moment", dit-on.

Les services de l'Etat font des inspections sur place pour voir comment ça se passe lors du redémarrage et des prélèvements seront réalisés sur les produits et l'environnement.

"Sur base de ces deux éléments et des auto-contrôles de Lactalis, les services de l'Etat vont estimer si l'entreprise maîtrise les risques sanitaires", ajoute la DGAL. "Ce n'est que quand on estimera que les risques sanitaires sont maîtrisés que la commercialisation sera envisagée."

La production concerne pour le moment le seul lait pour adulte et ce n'est que dans un second temps que l'on passera à la phase lait infantile avec même procédure.

"On fera des tests pour voir si tout est en ordre et si - et seulement si - les signaux sont au vert ils auront la possibilité de remettre en route le lait infantile.

La production de poudre de lait infantile à Craon était à l'arrêt depuis le 8 décembre 2017 après la découverte de cette contamination et les produits avaient été rappelés.

Selon l'Institut Pasteur, 204 bébés ayant consommé du lait infantile produit à Craon ont été contaminés depuis 2005, dont 38 en 2017.

Cette crise a aussi touché la grande distribution, dont les principales enseignes (Leclerc, Auchan, Carrefour, Système U) ont reconnu avoir écoulé des produits Lactalis malgré les rappels successifs de ces produits depuis début décembre.

Une enquête a été ouverte pour "blessures involontaires", "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée" et "inexécution d'une procédure de retrait".

(Pierre-Henri Allain, avec Sybille de la Hamaide, édité par Yves Clarisse)