La collaboration entre le LME et le ShFE a été brièvement mentionnée par Matthew Chamberlain, directeur général du LME (146 ans), en octobre lors du dîner annuel de la semaine du LME, sans plus de détails.

Il y a deux ans, l'idée que la Chine autorise une bourse étrangère à utiliser les prix nationaux aurait été accueillie avec réticence, mais depuis lors, l'orientation stratégique des bourses chinoises a changé radicalement, selon les sources.

Ce changement est dû à la pression exercée par le gouvernement sur les bourses chinoises pour qu'elles innovent et étendent leur influence au reste du monde, ainsi qu'à l'objectif de la Chine de donner aux acteurs nationaux un plus grand contrôle sur les prix des matières premières.

Connu sous le nom de "cross-listing", le processus impliquerait que les nouveaux contrats de métaux du LME soient réglés en fonction des prix du ShFE, ont indiqué les sources. Les sources n'ont pas précisé le calendrier de lancement.

Le LME, le plus ancien et le plus grand forum mondial pour le commerce des métaux, paierait à la ShFE des droits de licence et les nouveaux contrats seraient compensés par la chambre de compensation du LME, ont indiqué les sources.

"Lors de la semaine du LME cette année, nous avons annoncé notre intention d'approfondir notre collaboration avec le SHFE en 2024, en travaillant ensemble à l'innovation de produits pour mieux servir les participants internationaux dans la gestion des risques et la découverte des prix", a déclaré le LME en réponse à une demande de commentaire.

La Financial Conduct Authority britannique, qui régule le LME, a refusé de commenter et le ShFE n'a pas répondu aux demandes de commentaires par courriel.

On ne sait pas quels métaux sont concernés par cette initiative, mais le cuivre et l'aluminium sont des contrats à fort volume sur le ShFE et le LME, qui appartiennent à Hong Kong Exchanges and Clearing.

"Si vous voulez négocier un contrat sur le Shanghai Futures Exchange aujourd'hui, c'est un processus long, coûteux et compliqué", a déclaré une source industrielle, ajoutant que d'autres bourses chinoises étaient déjà en train de procéder à des cotations croisées.

Début novembre, le Dalian Commodity Exchange (DCE) a signé un accord de licence pour un prix de règlement à terme de l'huile de soja avec une bourse malaisienne.

Les entreprises étrangères qui souhaitent négocier des contrats cotés sur les bourses chinoises ont la possibilité d'établir des opérations en Chine ou de négocier par l'intermédiaire d'un courtier sur la bourse des contrats à terme de Shanghai (Shanghai Futures Exchange).

"Grâce à la cotation croisée, le LME disposera d'un contrat dont le règlement se fera par rapport au prix du ShFE pour ses membres. Le LME sera en mesure d'accroître ses volumes et ses revenus", a déclaré une deuxième source industrielle.

"Il y a des inconvénients. Le LME n'aurait pas le contrôle, les régulateurs chinois exercent une grande surveillance sur les prix et interviennent fréquemment... Que se passerait-il si le ShFE décidait soudainement de retirer la licence ou refusait de la renouveler ?

Toutefois, même si les membres du LME accueillent favorablement l'initiative, les nouveaux contrats basés sur les prix du ShFE auront besoin de volume et de liquidité pour s'imposer.

La plupart des contrats lancés par le LME ces dernières années n'ont pas réussi à s'imposer.