S&P 500 
Les premiers échanges lundi actaient un redémarrage des marchés dans le rouge, après que Trump eut lancé la veille un tweet confirmant l’augmentation des droits de douane de 10 à 25% sur 200 milliards d’exportations chinoises si un accord n’était pas trouvé d’ici vendredi 10 mai. A vrai dire, la situation aurait même pu s’envenimer au-delà de la correction constatée dans la mesure où d’un côté, le Président américain révélait que Pékin avait rompu les termes de l’accord et où, de l’autre, la Chine s’engageait à riposter à un relèvement des taxes aux Etats-Unis.
Néanmoins, les pourparlers reprenaient en fin de semaine, mais ils ne débouchaient finalement sur rien de concret. Le pire des scénarios, à savoir l’application de la nouvelle hausse des droits de douane brandie par Trump, prenait corps sous l’œil encore incrédule des marchés. La Chine regrettait la décision américaine, mais annonçait également des mesures de représaille.
Malgré cette escalade dans les tensions commerciales, la journée de vendredi ne s’est pourtant pas soldée par un bain de sang. Bien que les marchés fussent solidement ancrés en territoire négatif sur la semaine écoulée (S&P500 -2.18%, à 2881.40 en clôture, après avoir testé le support de 2837, MSCI EMU -3.78%, MSCI World -2.36%, MSCI Emerging Markets -4.56%, MSCI All China -5%) avec un VIX bondissant jusqu’à 23.3, ils terminaient toutefois sur une note un peu plus positive vendredi, aidés en cela par les achats de fonds chinois. Simultanément, le Département du Commerce américain annonçait que le déficit des biens avec la Chine était tombé en mars à son plus bas niveau depuis cinq ans.
Sans surprise dans cette atmosphère plutôt délétère, tous les secteurs ont affiché des pertes hebdomadaires, mais ceux qui sont les plus sensibles au commerce mondial ont logiquement été les plus affectés par le bras de fer sino-américain (valeurs industrielles en baisse de -2.81%, matériaux de base : -2.82%). Les financières ont aussi souffert (-2.25%) avec la réévaluation des risques et une prédilection retrouvée pour les emprunts d’Etat (rendement du 10-ans américain glissant à 2.47%, celui du Bund repassant à -0.05% dans un mouvement similaire), au détriment des actifs risqués (actions et obligations d’entreprises). Les biens de consommation de base (-0.3%), l’énergie (-0.56%), les services d’utilité publique (-0.72%) et l’immobilier (-0.72%) résistaient mieux au retournement de tendance.
Enfin, l’or s’appréciait (+0.47% WTD), marquant également le retour de l’aversion pour le risque.
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