New York (awp/afp) - Les marchés boursiers ont monté jeudi, de même que les taux d'intérêt, avec l'espoir de la fin du feuilleton sur le relèvement de la dette américaine et une nouvelle accélération des valeurs technologiques, en pleine vogue IA (intelligence artificielle).

Les places européennes ont terminé dans le vert: Francfort de 1,33%, à son plus haut depuis janvier 2022, Paris de 0,64%, Londres de 0,25%, et de Milan 0,14%. A Zurich, le marché était fermé.

A New York, le Dow Jones s'est apprécié de 0,34%, l'indice Nasdaq a engrangé 1,51% et l'indice élargi S&P 500 a gagné 0,94%. Nasdaq et S&P 500 ont terminé respectivement à 12.688,84 et 4.198,05 points, au plus haut depuis près de neuf mois en clôture.

Les marchés étaient bien orientés depuis la veille, optimistes quant à la résolution de la crise politique autour du plafond de la dette aux Etats-Unis.

"On est de plus en plus convaincu que le mélodrame qui se joue à Washington n'est qu'une pièce de théâtre politique et qu'un accord finira par être conclu, comme cela a été le cas à de nombreuses reprises par le passé", résume Michael Hewson, de CMC Markets.

A Wall Street, le tempo a, plus encore, été dicté jeudi par les capitalisations technologiques géantes de Wall Street.

"On entend beaucoup parler d'intelligence artificielle, et tous les quarts d'heure, on nous montre les cours de Nvidia ou Google", a commenté Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. "Tout le monde s'emballe sur le potentiel de l'intelligence artificielle (...) c'est ce qui entraîne le secteur technologique."

Les grands acteurs de l'IA, que ce soit Alphabet (+1,68%), Microsoft (+1,44%) ou le fabricant de cartes graphiques Nvidia (+4,97%) ont ainsi eu le vent en poupe.

Pour autant, le Dow Jones a mis toute la séance à sortir du rouge, sur un marché sans entrain.

"Il y a beaucoup de confusion, beaucoup de choses à digérer en ce moment, entre le plafond de la dette et les propos de membres de la Fed (banque centrale américaine) sur une possible nouvelle hausse de taux", a fait valoir Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Jeudi, la présidente de l'antenne de la Fed à Dallas, Lorie Logan, a estimé que les données macroéconomiques actuelles ne justifiaient pas une pause dans le cycle de resserrement monétaire lors de la prochaine réunion de la Fed, mi-juin.

Les taux obligataires, déjà sous tension, ont réagi. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est monté jusqu'à 3,65%, au plus haut depuis deux mois.

Walmart rassure ___

Alors que les premiers résultats dans la grande distribution américaine avaient ravivé les inquiétudes sur la santé du consommateur américain, la chaîne Walmart (+1,30%) a légèrement relevé jeudi ses prévisions pour l'ensemble de l'année au vu de la croissance continue des dépenses des consommateurs pour ses produits réputés bon marché.

Londres sur le devant de la scène ___

A Londres, le groupe de luxe Burberry a chuté de 5,20%, après ses résultats, plusieurs analystes expliquant le mouvement par des prises de bénéfices, l'action ayant beaucoup monté dernièrement comme tout le secteur du luxe.

L'action de BT a dévissé de 5,00% après l'annonce de la suppression de jusqu'à 55.000 emplois d'ici 2030. Telefonica Deutschland a chuté de 6,06%.

Le constructeur de voitures de luxe britannique Aston Martin a bondi de 12,46% après l'augmentation de la participation à son capital du groupe chinois Geely.

La baisse du nombre de colis a fait souffrir IDS, la maison mère de Royal Mail (-5,99%)

Le gaz naturel européen sous les 30 euros ___

Le gaz naturel européen (-5,48% à 30,63) a poursuivi sa baisse, atteignant jeudi un nouveau plus bas depuis près de deux ans, avec des niveaux de stockage en Europe confortables et la hausse des températures qui freine la demande. Il est passé en séance sous le seuil des 30 euros le mégawattheure.

Côté pétrole, les prix du brut ont reculé jeudi après leur bond de la veille, la vive hausse du dollar qui renchérit le cours des matières premières pesant sur les cours.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a cédé 1,43% à 75,86 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, a abandonné 1,33% à 71,86 dollars.

Le dollar gagnait encore du terrain jeudi face à un panier d'autres grandes devises, effaçant ses pertes marquées d'avril. L'euro cédait 0,62% à 1,0772 dollar.

Le bitcoin perdait 2,20% à 26.754 dollars.

afp/rp