New York (awp/afp) - La Bourse de New York, après un début de séance en dents de scie, évoluait nettement dans le vert à la mi-séance mercredi alors que le tumulte des derniers jours s'amenuisait.

Vers 17H10 GMT, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, prenait 1,15% à 25.198,87 points après avoir démarré la séance dans le rouge.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'appréciait de 0,35% à 7.140,64 points.

L'indice élargi S&P 500 montait de 0,83% à 2.717,48 points.

Le marché reprenait ainsi son souffle après sa déroute lundi, la pire séance du Dow Jones et du S&P 500 depuis 2011, et une journée de fortes fluctuations mardi.

L'indice qui mesure la volatilité à Wall Street, le VIX, reste à un niveau élevé mais il a nettement reculé: il évoluait mercredi sous 25, alors qu'il avait bondi la veille à plus de 50.

"Que les indices se replient n'est vraiment pas une surprise", a commenté Quincy Krosby de Prudential. "On savait que les actions s'échangeaient depuis un certain temps à un prix plus élevé que ce qu'elles valaient fondamentalement, il a suffi d'un élément, la montée rapide des taux d'intérêt, pour déclencher le mouvement de baisse", a-t-elle justifié.

La récente dégringolade a été en partie imputée à la soudaine hausse la semaine dernière des taux sur le marché de la dette au moment où l'inflation semble prête à accélérer. Mais de nombreux observateurs évoquaient aussi un repli sain après plusieurs mois d'envolée des indices.

La question est désormais de savoir s'il s'agit du début d'une correction plus importante ou d'un incident passager.

Le marché est selon Mme Krosby, "en train de chercher jusqu'où il peut descendre, de déterminer quand les investisseurs souhaitant profiter du repli pour acheter à moindre coût vont revenir sur le marché".

Élément encourageant à ses yeux: à la clôture mardi, des secteurs évoluant au gré de la santé de l'économie à l'instar de l'industrie et de la banque se sont bien tenus.

"Cela suggère que les gérants de portefeuille estiment qu'ils ont encore de la marge de progression dans ce marché", a noté Mme Krosby.

- Secousse limitée -

Le président de la Réserve fédérale de New York William Dudley a aussi assuré mercredi que les turbulences des derniers jours n'ont pas représenté "une aussi forte secousse que cela".

Vu la longue montée du prix des actions et le peu de volatilité depuis des mois, la correction du marché "n'a virtuellement aucune conséquence (...) sur les perspectives de l'économie", a-t-il estimé.

Mais, a-t-il ajouté, si le plongeon de la Bourse s'était prolongé, "cela aurait affecté sa position" sur la politique monétaire à mener.

De quoi rassurer des investisseurs qui s'interrogent sur la façon dont la banque centrale américaine peut réagir sous la houlette de son tout nouveau président, Jerome Powell.

Le marché obligataire se tendait un peu: le rendement des bons du Trésor à 10 ans évoluait à 2,806 contre 2,801% mardi soir et celui des bons à 30 ans à 3,085% contre 3,066% la veille.

Sur le front des valeurs, le groupe de média Walt Disney s'appréciait de 0,02% à 106,19 dollars après avoir fait part de résultats meilleurs que prévu, grâce notamment à des crédits d'impôts, à la fréquentation en hausse de ses parcs d'attractions.

Snap, la maison mère de la messagerie instantanée Snapchat, s'envolait de 39,33% à 19,59 dollars après avoir créé la surprise en publiant mardi des résultats meilleurs que prévu.

Les résultats de la biotech Gilead Sciences, fabricant du traitement préventif contre le sida Truvada, étaient aussi bien accueillis, le titre montant de 3,37% à 83,09 dollars.

Le groupe de casinos Wynn Resorts bondissait de 8,25% à 176,69 dollars après l'annonce de la démission de son PDG Steve Wynn, visé par des accusations d'agressions sexuelles.

Le groupe de presse Tronc, qui a annoncé la cession du quotidien Los Angeles Times pour 500 millions de dollars à la société d'investissement du milliardaire Patrick Soon-Shiong, s'octroyait 27,85% à 23,14 dollars.

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