(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée dimanche)
    par Saqib Iqbal Ahmed
    NEW YORK, 12 janvier (Reuters) - Après deux années de calme
relatif, la volatilité semble bel et bien de retour à Wall
Street et elle risque fort d'être la norme pour 2015, estiment
des stratégistes.
    Le Standard & Poor's 500 a perdu seulement 0,8% sur
le mois écoulé mais avec un parcours de montagnes russes :
l'indice de référence des gérants américains a d'abord perdu 4%,
puis rebondi de 6%, avant de retomber de 4% puis de reprendre 3%
mercredi et jeudi, pour finalement reperdre près de 1% vendredi.
    Les investisseurs échaudés par ces mouvements en yo-yo ne
sont probablement pas au bout de leurs peines, prévient Brian
Reynolds, stratège chez Rosenblatt Securities in New York.
    "Cette année se présente comme potentiellement très
favorable pour les marchés actions mais avec beaucoup plus de
volatilité", dit-il.
    Les risques de crise politique en Grèce, la possibilité d'un
défaut de la Russie et les inquiétudes sur les conséquences du
plongeon des cours du pétrole font monter l'indice de volatilité
du CBOE, le Vix, qui fait office de "baromètre de la
peur" à Wall Street.
    Brian Reynolds prend pour exemple les investisseurs qui ont
acheté à bon compte des valeurs du secteur de l'énergie et qui
en ont été pour leur frais du fait de la poursuite de la
dégringolade des cours du brut.
    Le Vix mesure la perception du risque ou l'incertitude
qu'ont les investisseurs concernant l'évolution de la valeur
d'une action.
    La hausse récente des volumes d'options sur le S&P et sur le
Vix, le regain d'appétit aussi pour les fonds indiciels (ETF)
montrent que les investisseurs ont bien pris acte du regain de
volatilité en cherchent à en profiter ou à s'en protéger.
    Depuis le début 2013, la marge de fluctuation quotidienne du
S&P-500 était en moyenne de 15 points ; au cours des trois
dernières semaines, elle est passée à 25 points.
    
    COUP D'ENVOI DES RÉSULTATS DU T4
    J.J. Kinahan, stratège chez TD Ameritrade, signale que des
traders achètent des options sur le Vix pour février et mars
avec une expiration à 25, à comparer à un dernier cours de 17,82
- ce qui implique donc une forte augmentation.
    "On commence à voir des gens acheter la volatilité comme une
classe d'actif en soi", note-t-il.
    Sur les 20 dernières séances, l'ETF ProShares Ultra VIX
 - qui permet de doubler la variation quotidienne du Vix
- a vu son volume quotidien passer à 16,7 millions de titres à
comparer à une moyenne de 9,66 millions sur les 200 derniers
jours.
    La saison des résultats, qui débute lundi avec la
publication du groupe d'aluminium Alcoa, risque aussi
d'augmenter la volatilité.
    Les investisseurs surveilleront particulièrement le secteur
de la distribution, dont les résultats du quatrième trimestre
sont cruciaux puisque la période englobe les ventes de Noël.
    JC Penney, American Eagle Outfitters et
Aeropostale ont tous fait état de solides performances
pendant la période des fêtes, mais Macy's a déçu.
    Et si le compartiment est soutenu de manière générale par la
baisse des prix de l'essence qui favorise le pouvoir d'achat des
ménages, certains investisseurs commencent à s'interroger sur
les niveaux de valorisation.
    "Le secteur semble un peu tendu", dit Chris Bouffard, du
Mutual Fund Store à Kansas City. "Et j'ai du mal à me dire que
le consommateur lambda croit à une baisse durable des prix à la
pompe."

 (Véronique Tison pour le service français)