NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a rechuté jeudi après l'annonce d'une accélération de l'inflation en février aux Etats-Unis, dans un climat toujours fortement volatil en raison de l'offensive militaire russe en Ukraine, qui devrait elle-même nourrir la hausse des prix en raison de ses répercussions sur les marchés mondiaux des matières premières.

L'indice Dow Jones a cédé 0,34%, ou 112,18 points, à 33.174,07 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 18,35 points, soit 0,43%, à 4.259,53 points.

Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a reculé de son côté de 125,58 points (-0,95%) à 13.129,96 points.

Ces trois indices ont toutefois terminé au-dessus de leurs plus bas du jour, au lendemain d'une séance de fort rebond qui ne semble avoir été qu'une parenthèse dans un mouvement plus profond de repli des marchés d'actions, en particulier sur le Nasdaq.

Le département du Travail a annoncé jeudi que la hausse des prix aux Etats-Unis avait atteint 7,9% sur un an en février, un niveau jamais atteint depuis 40 ans.

Si cette inflation est conforme aux attentes des économistes et ne fait que confirmer la perspective d'un relèvement de taux de la part de la Réserve fédérale la semaine prochaine, les investisseurs craignent désormais qu'elle ne s'ancre durablement à un niveau élevé avec la guerre en Ukraine, lancée le 24 février, et les sanctions occidentales contre la Russie, qui provoquent une flambée des cours du pétrole et du gaz et des autres matières premières.

Le président de la Fed, Jérome Powell, a dit la semaine dernière qu'il soutiendrait une hausse de taux d'un quart de point lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire mardi et mercredi. Il a toutefois aussi prévenu qu'il se tenait prêt à agir de manière plus énergique si l'inflation ne se repliait pas comme prévu.

La perspective de ce resserrement monétaire fait particulièrement souffrir le secteur des nouvelles technologies, sensible aux hausses de taux. Apple a par exemple perdu 2,7%.

A rebours de cette tendance, Amazon a gagné 5,4% à la faveur d'une division par 20 du nominal de ses actions et d'un nouveau plan de rachat d'actions de 10 milliards de dollars (9,06 milliards d'euros).

Egalement en hausse, les valeurs de l'énergie continuent de profiter des tensions géopolitiques, même si les cours du pétrole ont baissé ce jeudi, tout en restant très élevés. ExxonMobil a pris 3,1% et Chevron 2,7%.

(Reportage Stephen Culp, avec Chuck Mikolajczak à New York et Devik Jain à Bangalore, version française Bertrand Boucey)

par Stephen Culp