Wall Street poursuit son repli vendredi en réaction à une statistique de l'emploi qui est venue conforter la Réserve fédérale dans son projet de remonter les taux d'intérêt cette année.

En fin de matinée, le Dow Jones lâche 1,5% à 33.272,3 points, tandis que le Nasdaq Composite décroche de 2% à 13.269,5 points.

Le marché de l'emploi a fait preuve d'une impressionnante solidité en février, un phénomène que les économistes attribuent au reflux de la vague Omicron, mais qui confirment surtout l'excellente santé de l'économie américaine.

'Dans l'ensemble, le marché du travail s'améliore aujourd'hui à un rythme bien supérieur à celui qui prévalait avant la pandémie', font remarquer les analystes de Commerzank.

L'économie américaine a en effet généré 678.000 emplois non agricoles le mois passé, selon les données du Département du Travail, soit bien plus que le consensus qui attendait 400.000 créations de postes.

Ce chiffre très supérieur aux attentes vient définitivement entériner le scénario d'un relèvement de taux de 25 points de base de la part de la Fed à l'issue de sa réunion stratégique prévue dans deux semaines.

Si les plans de la Fed en matière de hausse de taux semblent maintenus, ils pourraient même s'accélérer à en croire certains stratèges.

'Ce marché de l'emploi très serré conjugué à des pressions inflationnistes élevées plaident pour toute une série de relèvements de taux', estime-t-on ainsi chez Commerzbank.

La tendance est également plombée par la prise de contrôle, la nuit passée, de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhia par les forces russes après de lourdes frappes qui ont provoqué un incendie sur le site.

Si les systèmes de sûreté de la centrale n'ont pas été touchés et s'il n'y a eu aucun rejet de matières radioactives, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a été placée en mode 'intervention complète' en raison d'une situation jugée toujours 'très difficile' sur place.

Les investisseurs savent que le sort des marchés reste conditionné à l'évolution de la situation en Ukraine et que la volatilité devrait rester très élevée tant il est difficile de prévoir la suite des événements, une incertitude qui explique la frilosité des acheteurs.

L'indice de volatilité VIX du CBOE, surnommé 'l'indice de la peur', affiche encore une hausse de plus de 12% au-delà de 34 ce vendredi et a désormais plus que doublé depuis le début de l'année.

Dans ces conditions, les marchés de taux jouent à plein leur rôle de 'refuges' avec un rendement des obligations d'Etat américaines qui reflue nettement en direction de 1,70%.

Le pétrole reprend, lui, son ascension avec un gain de plus de 4% au-delà de 112 dollar pour le baril de brut léger texan (WTI), ce qui soutient une nouvelle fois le compartiment énergétique et l'indice S&P 500 Energy (+0,3%).

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