Le S&P500 s'envole de +1,7% vers 2.930 (au plus haut depuis le 29 avril ou le 6 mars), le Dow Jones de +1,9% à 24.330 (avec 100% de titres en hausse), le Nasdaq-100 (+1,3% à 9.224Pts) renoue avec son précédent record absolu du 23 janvier dernier en clôture (et du 24 janvier à l'ouverture).
Le Nasdaq-100 affiche désormais +5,6% sur l'année en cours, grâce aux +5,7% engrangés au cours des 5 dernières séances.

Les milliers de milliards de $ que la FED va injecter font déjà leur effet : des torrents de liquidités déferlent sur les actifs virtuels, bien avant d'avoir commencé à se diffuser dans l'économie réelle... qui affiche des performances digne de la Grande Dépression de 1929.

L'évolution des cours semble annoncer une avenir radieux pour les entreprises composant le Nasdaq-100... mais c'est le fruit d'une distorsion de performance abyssale entre ses différentes composantes: 8 d'entre elles (GAFAM + Tesla + Netflix + Nvidia) pèsent désormais plus de 6.000Mds$ de capitalisation (contre 5.000 en début d'année) et voient leur pondération s'amplifier de 200Mds$ par semaine depuis le 20 mars tandis que 90% des valeurs restantes restent lourdement dans le rouge depuis début 2020.

L'effet d'aspiration des liquidités -en surabondance- par une demi-douzaine de 'titans' du Nasdaq et du S&P500 devient incontrôlable, par le jeu de la réplication indicielle passive qui entretient une spirale haussière auto-réplicatrice.
La déconnexion avec l'environnement conjoncturel présent et futur devient caricatural... mais cela donne lieu à des tentatives de rationalisation telles que 'le marché valide les meilleures hypothèses, comme celle d'une reprise en 'V'... et il pourrait bien avoir raison contre le consensus qui reste trop prudent'.
Mais la logique des flux alimentée par la FED est implacable: ce qui est hors de prix le devient chaque jour d'avantage car il y a de l'argent (trop) et les gérants sont obligés d'en 'faire quelque chose'... et le premier réflexe est d'acheter des entreprises qui en gagnent, soit une liste de quelques dizaines de noms au sein du S&P500.

Peu importe alors les chiffres de l'emploi ou les prévisions de la FED d'Atlanta: les commentateurs agitent la grosse ficelle du 'moins pire que prévu', en alternance avec 'l'économie qui repart'... bientôt, sans oublier les lendemains qui chanteront si tout se passe mieux que les économistes le pensent.
Le 'chiffre du jour', ce fut donc le 'NFP': selon le Département du Travail, l'économie américaine a détruit 20.500.000 emplois non agricoles (-19,5 millions dans le secteur privé) le mois dernier, mais c'est 'moins pire' que les -22.000.000 anticipés.
Même chose pour le taux de chômage : il s'est envolé à 14,7%, mais c'est 'moins pire' que le consensus de 16,3%.

Par ailleurs, les évolutions de postes non agricoles des deux mois précédents ont été révisées, passant de +275.000 à +230.000 en février et de -701.000 à -870.000 en mars, ce qui implique donc un solde net de révision de -214.000 sur ces deux mois.

Pour rajouter à l'optimisme ambiant, le baril de WTI a repris +4,6%, entraînant la hausse des pétrolières : Exxon +4,4%, Valero +7,6%, Schlumberger +7,9%, Occidental +8,2%, Noble +13,5%.

Ne Nasdaq-100 a été dopé par beaucoup d'entreprises en grande difficulté mais temporairement à l'abris de la faillite United Airlines +11,4%, American Airlines +6,3%, Western Digital +5,6%, Tesla +5,1%, Carnival +5%, Delta +4,8%, JD.Com +4,5%, Netapp +4,4%, Cisco +3,9%, AMD et Apple +2,4%

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