* Perte de 1,02% pour le Dow, de 1,08% pour le S&P, de 0,98% pour le Nasdaq

* Dow et S&P n'ont jamais aussi mal commencé l'année (Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires)

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 8 janvier (Reuters) - La première semaine de 2016 aura été la pire que Wall Street ait connue, même une solide statistique de l'emploi n'ayant pu lui permettre de redresser la barre face aux répercussions de la chute des cours pétroliers et des craintes que suscite chez l'investisseur la situation économique mondiale.

Le Dow Jones et le S&P-500 ont réalisé la plus mauvaise performance de leur histoire sur une première semaine de trading complète de l'année, avec une perte de 6,2% pour le Dow et de 6% pour le S&P. L'indice Nasdaq Composite a lui cédé 7,3%.

La journée semblait pourtant bien commencer avec un marché du travail américain plus dynamique qu'attendu en décembre.

Mais ce fut insuffisant et les pertes de Wall Street se sont accélérées vers la fin de la séance. Au contraire, le dollar a profité régulièrement de cette statistique, ainsi que des mesures prises cette semaine par la Chine pour enrayer la déconfiture de ses marchés. Mais ses gains ont été limités par la crainte que Pékin ne réussisse pas à les redresser.

La situation économique de la Chine en particulier et de la planète en général n'encourage pas les investisseurs à prendre des risques. En outre, le brut a fléchi pour le cinquième jour d'affilée avec un Brent qui accuse une perte de 10% sur la semaine.

"La Bourse fait vraiment grise mine en ce début d'année et les investisseurs sont sur la défensive", a dit Bucky Hellwig (BB&T Wealth Management). "Face à une croissance mondiale qui faiblit, difficile d'engager de l'argent même quand on est plutôt porté à être haussier", ajoute-t-il, prévoyant cependant un rebond de Wall Street la semaine prochaine.

L'indice Dow Jones a perdu 167,65 points (1,02%) 16.346,45 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 21,06 points (1,08%) à 1.922,03 points. Le Nasdaq Composite a laissé 45,8 points (0,98%) à 4.643,63 points.

L'indice de volatilité du CBOE a gagné 8,1% à 27,01, sa meilleure clôture depuis le 28 septembre. Les 10 indices sectoriels du S&P ont fini dans le rouge.

Aux valeurs, Apple s'est redressé et affiche un gain de 0,53%. La capitalisation boursière de la firme à la pomme a fondu d'une cinquantaine de milliards de dollars durant les quatre premières séances de l'année. Les sociétés de courtage de Wall Street ont toutefois bon espoir que l'action remonte.

A l'inverse, Gap a chuté de 14,32%. L'enseigne de prêt-à-porter a annoncé une baisse de 4% de ses ventes en décembre, ainsi qu'un recul de 5%, plus fort que prévu, des ventes à périmètre comparable.

Le volume a été une fois de plus étoffé, de l'ordre de 8,9 milliards de titres échangés, bien au-dessus de la moyenne de 7,3 milliards des 20 dernières séances, selon des données de Thomson Reuters.

On dénombre sur le Nyse 2.092 baisses contre 980 hausses et sur le Nasdaq 2.018 baisses pour 812 hausses.

Les déboires de Wall Street ont profité aux Treasuries, les rendements des échéances courtes et moyennes ayant touché des plus bas de plusieurs semaines.

Le marché obligataire a profité d'une "fuite vers la qualité". La statistique de l'emploi aurait pu lui être défavorable, ce qui fut le cas en début de séance, mais les intervenants ont ensuite remarqué que la croissance de l'emploi ne s'accompagnait pas d'une croissance parallèle des salaires.

(Avec Tanya Agrawal, Rodrigo Campos, Richard Leong, Sam Forgione, Wilfrid Exbrayat pour le service français)