(Actualisé avec précisions, secteurs et volume)

* S&P accuse son plus net repli hebdomadaire depuis janvier 2016

* Sur la semaine, le Dow et le S&P ont perdu 5,2%, le Nasdaq 5,1%

* L'indice de volatilité retombe de 4,4 points à 29,06

* Le Dow a repris 1,38%, le S&P 1,49% et le Nasdaq 1,44%

par Lewis Krauskopf

NEW YORK, 9 février (Reuters) - La Bourse de New York a rebondi vendredi en clôture, après sa chute de plus de 4% de la veille, à l'issue d'une semaine de grande volatilité, déclenchée par une brusque remontée des rendements obligataires dans la perspective d'un durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales.

L'indice Dow Jones a repris 333,44 points, soit 1,38%, à 24.190,90. Le S&P-500, plus large, a gagné 38,55 points, soit 1,49%, à 2.619,55. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 97,33 points (+1,44%) à 6.874,49 points.

La séance a fluctué en dents de scie, reflétant l'évolution de la semaine depuis l'annonce vendredi d'une accélération de la hausse des salaires aux Etats-Unis, qui a renforcé les craintes d'un relèvement plus rapide des taux de la Réserve fédérale.

Ce n'est qu'en fin de journée que le rebond s'est affirmé.

"C'est un ensemble de facteurs (qui expliquent le rebond). Il y a sûrement eu des achats à bon compte, qui ont attendu la fin de la journée. Le risque de taux a semblé s'apaiser un peu. Les marchés d'actions se sont fondés là-dessus pour commencer à remonter", a dit Rob Stein (Astor Investment Management).

"Je ne vois pas de raison de penser que cela servira de modèle pour la semaine prochaine ou le reste de l'année. Le seul modèle que nous établissons est la poursuite de la volatilité. Le marché dit: 'je ne suis pas sûr des valorisations'."

Sur la semaine, le Dow et le S&P ont tous deux reculé de 5,2%, leur plus forte baisse hebdomadaire depuis janvier 2016, et le Nasdaq a perdu 5,1%, plus net recul depuis février 2016.

Depuis le record historique du 26 janvier, le Dow est retombé de 9,1%, le S&P de 8,8% et la Nasdaq de 8,4%, en deça des 10% considérés techniquement comme étant une correction.

En Europe, le CAC 40 et l'EuroStoxx 50 ont cédé environ 1,5% et plus de 5% sur la semaine.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat, dont la brusque remontée vendredi dernier a déclenché la correction sur les actions, se sont maintenus près des pics.

LES TECHS, MOTEUR DU REBOND

Le dix ans américain est resté autour de 2,85%, comme la veille, non loin de son plus haut de quatre ans touché lundi, à 2,885%. Son équivalent allemand oscillait autour de 0,75%, contre moins de 0,7% il y a huit jours.

Une pression additionnelle sur les actions est venue cette semaine du débouclage de positions d'investisseurs qui misaient sur le maintien de la volatilité à des bas niveaux historiques.

L'indice qui mesure la volatilité implicite du S&P 500 est retombé de 4,4 points à 29,06, après avoir atteint un pic de 50 mardi, contre environ 13 points le jeudi 1er février, la veille du début du mouvement de correction.

"La volatilité devrait rester élevée pendant quelques jours, voire une semaine", juge Terry Sandven, responsable de la stratégie actions chez U.S. Bank Wealth Management.

Les données hebdomadaires de Bank of America Merrill Lynch sur les flux montrent des rachats record sur les fonds actions, à 30,6 milliards de dollars, et l'indicateur "Bull & Bear" de la banque continue de donner un signal de vente.

Le dollar a profité de la vigueur des rendements pour prolonger son rebond face aux autres grandes devises, retrouvant ses niveaux du 19 janvier, avant la dernière réunion de la Banque centrale européenne qui avait profité à l'euro. La monnaie unique se traite autour de 1,2233 dollar.

La remontée des taux - qui pourrait freiner la croissance économique - et la hausse du dollar, ont contribué à la baisse des cours des matières premières: le pétrole brut léger américain (WTI) et le Brent ont tous deux perdu plus de 3% et respectivement 10% et 9% sur la semaine. Il s'agit de leur plus forte baisse hebdomadaire depuis deux ans.

Sur le plan sectoriel à Wall Street, les technologiques ont connu la meilleure performance, Microsoft , Alphabet et Facebook ayant apporté la plus grosse contribution à la hausse du S&P. L'énergie a été le seul indice à finir dans le rouge avec le pétrole.

Côté valeurs, le spécialiste des puces graphiques Nvidia a grimpé de 6,69% après un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes.

A la baisse, le voyagiste en ligne Expedia a plongé de 15,47% après avoir averti que ses coûts pèseraient sur ses résultats cette année.

FedEx et UPS ont perdu respectivement 1,65% et 2,64%% à la suite d'une information du Wall Street Journal selon laquelle Amazon.com (-0,81%) s'apprete à lancer son propre service de livraisons.

A mi-chemin de la saison des résultats trimestriels, environ les trois quarts des sociétés du S&P 500 ayant publié leurs comptes ont fait mieux que prévu, soit une meilleure performance que la moyenne de 72% des quatre derniers trimestres.

Environ 12 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, contre une moyenne de 8,5 milliards sur les 20 dernières séances. Le volume hebdomadaire a dépassé les 50 milliards de titres pour la première fois depuis août 2015. (avec Sruthi Shankar et Caroline Valetkevitch, Juliette Rouillon pour le service français)