Paris (awp/afp) - Les marchés actions préféraient se concentrer jeudi sur les perspectives de reprise aux Etats-Unis plutôt que sur les nouvelles restrictions annoncées en Europe avant un long week-end de Pâques.

Vers 14H00 GMT, après une ouverture dans le vert, les principales Bourses européennes restaient optimistes, de Paris (+0,42%) à Londres (+0,43%) en passant par Francfort (+0,56%) et Milan (+0,20%).

Malgré la hausse surprise des inscriptions hebdomadaires au chômage qui ont repassé la barre des 700'000 demandes, la semaine dernière aux Etats-Unis, Wall Street montait depuis l'ouverture.

Le Dow Jones prenait 0,23%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, +1,47% et le S&P 500 dépassait pour la première fois en séance le seuil des 4000 points.

Plus tôt l'Asie avait fini dans le vert.

Les marchés boursiers occidentaux seront fermés vendredi et lundi en raison du week-end de Pâques.

"Malgré la résurgence de la pandémie de coronavirus dans plusieurs pays, l'activité mondiale reste vigoureuse et les perspectives toujours favorables", rappelle Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest.

Le président américain Joe Biden a proposé mercredi d'investir, au cours des huit prochaines années, quelque 2.000 milliards de dollars dans les transports, l'industrie ou encore les réseaux internet, pour améliorer la compétitivité du pays.

Un ambitieux programme d'infrastructures qu'il entend financer grâce aux impôts des entreprises.

Compte tenu de ce tableau macroéconomique, les taux longs s'étaient à nouveaux tendus ces derniers jours, mais ils refluaient un peu jeudi. Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans se détendait à 1,69% contre 1,74% la veille, entraînant dans son sillage les taux européens à la baisse.

La remontée des taux longs aux Etats-Unis "reste à ce stade raisonnable, l'emprunt à 10 ans ne faisant que revenir sur son niveau pré-Covid", souligne M. Auboyneau.

Sur le plan sanitaire, la situation en Europe était loin d'être radieuse avant les fêtes de Pâques.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi l'extension à tout le territoire métropolitain des mesures de lutte contre le Covid-19, ainsi que la fermeture pour trois semaines des crèches, écoles maternelles et primaires, et pour quatre semaines des collèges et lycées.

L'Italie a de son côté prolongé ses restrictions jusqu'au 30 avril, dont la fermeture de restaurants, commerces et musées.

En matière de statistiques, l'activité et l'emploi manufacturiers français ont connu en mars leur plus forte croissance depuis plus de 20 ans, même si les pénuries de matières premières soulèvent des craintes sur les chaînes d'approvisionnement, selon le cabinet IHS Markit.

Atos en délicatesse

En queue du CAC 40, le géant informatique Atos français s'enfonçait de 15,69% à 56,10 euros. Il a annoncé jeudi dans un communiqué un audit sur des filiales américaines représentant 11% de son chiffre d'affaires, après des "erreurs comptables" dans leurs comptes de l'exercice 2020.

Deliveroo continue à faire grise mine

Le titre de la plateforme de livraison alimentaire Deliveroo poursuivait sa baisse (-2,66% à 279,80 pence) à Londres au lendemain d'une première journée cauchemardesque en Bourse.

Son concurrent allemand Delivery Hero montait en revanche de 3,03% à 113,85 euros à Francfort, en tête du Dax, après le renforcement à son capital du fonds d'investissement Prosus.

Next confiant pour 2021-2022

A Londres, l'enseigne d'habillement Next grimpait de 2,34% à 8050,00 pence. Le groupe a annoncé un bénéfice divisé par deux en 2020/21 en raison des fermetures de magasins à cause de la pandémie mais le bond de ses ventes en ligne, en particulier ces dernières semaines, lui permet d'être plus confiant pour 2021/22.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Vers 13H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 64,07 dollars à Londres, en hausse de 2,10% par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour mai gagnait 2,60%, à 60,70 dollars.

Les pays producteurs de pétrole liés par l'accord Opep+, emmenés par l'Arabie saoudite et la Russie, se retrouvent jeudi à l'occasion d'un sommet ministériel pour entériner une probable prolongation de leurs coupes actuelles.

Dans le même temps, l'euro grappillait 0,23% face au dollar à 1,1759 dollar et le bitcoin 0,26% à 59'110 dollars.

afp/buc