TOKYO, 6 février (Reuters) - Les Bourses asiatiques plongent ce mardi dans la foulée de Wall Street qui a subi lundi soir son pire revers depuis 2011.

A Tokyo, l'indice Nikkei, qui avait ouvert sur un recul de 1,83%, a accentué ses pertes et cède 6,64% à 21.175,97 points à 04h15 GMT tandis que l'indice Asie-Pacifique MSCI, qui regroupe les actions hors Japon,, lâche 4,2% à 564,07 points.

En Australie, la Bourse perd 3,4% et retombe au plus bas depuis octobre. Le recul est similaire à Séoul

"Le niveau des ventes auquel nous assistons est normal. Mais la vitesse avec laquelle nous agissons ne l'est pas", a commenté Michael Purves, chef stratégiste chez Weeden à New York.

"Où cette débandade des marchés va-t-elle s'achever ? Je pense que nous sommes assez proches d'un paroxysme de vente (...) Les fondamentaux sont plutôt bons, la seule chose qui est vraiment différente, c'est que les rendements des obligations ont pris 2,8%", ajoute-t-il.

La première séance de la semaine a tourné à la tempête à Wall Street, où les investisseurs pressentaient que les records accumulés ces derniers mois allaient déboucher sur une correction dans un contexte de tensions sur les taux de rendement obligataires et sur l'inflation.

Le Dow Jones a laissé près de 1.600 points en séance, à un plus bas du jour de 23.923,88 points, la plus forte perte en points de son histoire, avant de finir sur un recul de 4,60% à 24.345,75 points.

"Depuis l'automne dernier, des investisseurs pariaient sur une économie de conte de fée, avec une solide expansion économique, une amélioration des résultats des entreprises et une inflation stable. Mais le courant semble avoir tourné", estime Norihiro Fujito, stratégiste chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities.

Cette vague de ventes sur les marchés d'actions a été provoquée par la publication vendredi de statistiques américaines montrant que les salaires ont progressé à un rythme sans précédent depuis 2009, esquissant un risque inflationniste accru et un resserrement de la politique monétaire avec de nouvelles hausses possibles des taux.

Le secrétaire général du gouvernement japonais, Yoshihi Suga, s'est refusé à tout commentaire sur les variations journalières des indices boursiers mais a noté que différents facteurs étaient à l'oeuvre. (Hideyuki Sano Henri-Pierre André pour le service français)