L'ultimatum adressé à Chypre par la zone euro, qui lui donne jusqu'à lundi pour trouver les milliards manquants au plan de sauvetage de ses banques, au risque d'un effondrement de son système financier, a ravivé les inquiétudes des investisseurs aux Etats-Unis comme en Europe.

Ceux-ci craignent qu'une faillite des banques chypriotes aboutisse à un nouveau resserrement du crédit en Europe, qui retarderait un peu plus la reprise économique dans le Vieux Continent.

"Comme il y a un peu plus d'anxiété suscitée par ce qui se passe à Chypre et globalement en Europe, les traders cherchent à réduire leur exposition", explique Michael James, directeur du trading de Wedbush Securities.

"Je pense que les gens sont en train de réaliser qu'il n'y a pas de solution rapide au problème et qu'il n'est pas non plus facile de prévoir ce qui va se passer. L'incertitude favorise la vente, surtout dans un marché qui est allé aussi loin qu'on l'a vu ces deux dernières semaines."

L'indice Dow Jones des 30 valeurs vedettes de la cote a fini sur une baisse de 90,24 points, soit 0,62%, à 14.421,49 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 12,91 points (-0,83%) à 1.545,80 points et le Nasdaq Composite a cédé 31,59 points (-0,97%) à 3.222,60 points.

Oracle a chuté de 9,69% au lendemain de ses résultats trimestriels, marqués par un bénéfice bien inférieur au consensus et qui ont conduit plusieurs analystes à revoir à la baisse leur objectif de cours. Le titre a été le principal contributeur à la baisse de l'indice Nasdaq 100.

Cisco, en repli de 3,83% en clôture, affiche pour sa part la plus forte baisse du Dow. Le courtier FBR a abaissé sa recommandation et son objectif sur la valeur.

Les indicateurs économiques du jour n'ont pas suffi à compenser ces éléments baissiers: les indices PMI "flash" de la zone euro, qui préfigurent une contraction plus marquée qu'attendu de l'activité en mars, ont occulté une série de chiffres confirmant la poursuite de la reprise américaine et la solidité de la croissance chinoise.

Aux Etats-Unis, la tendance à la baisse des inscriptions au chômage n'est pas remise en cause, l'indice d'activité "Philly Fed" a dépassé les attentes et les reventes de logement ont progressé.

Mais les PMI européens ont notamment fait reculer les cours du pétrole et du cuivre. L'indice S&P des matériaux de base a cédé 1,62%, contribuant fortement au repli du S&P 500.

Caroline Valetkevitch, Marc Angrand pour le service français