À Paris, le CAC 40 gagne 0,43% à 5.183,99 points vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,57% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,79%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,72%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,54% et le Stoxx 600 de 0,71%.

Ce dernier a perdu 6,9% sur les sept dernières séances, qu'il a toutes terminées en baisse, une série sans précédent depuis la mi-novembre (mais sa perte cumulée n'avait alors atteint que 3,69%). Le CAC a pour sa part cédé 5,75% en quatre séances.

Le rebond s'explique par la clôture positive des grands indices américains (+2,33% pour le Dow Jones, +1,74% pour le S&P 500) mardi au terme d'une séance en dents de scie. Mais les contrats à terme signalent une ouverture de Wall Street en repli de près de 0,6%, ce qui pourrait remettre en cause la tendance positive.

Les analystes restent d'ailleurs prudents sur la perspective d'un rebond durable.

"Après chaque épisode de baisse marquée, il y a quelques moments de soulagement pendant lesquels ceux qui ont plus d'appétit pour le risque ramassent des actions. Les fortes variations des marchés américains hier suggèrent que le retour à la normale n'est pas encore acquis et certains investisseurs voient dans la hausse d'aujourd'hui un épisode de calme avant la prochaine tempête", estime ainsi David Madden, analyste de CMC Markets UK.

Illustrant la nervosité persistante des investisseurs; l'indice de volatilité de l'EuroStoxx, s'il se replie de 16,14% à 25,31, reste au plus haut depuis avril.

A Wall Street, l'indice Vix a dépassé la barre de 50 mardi avant de revenir autour de 30, contre à peine plus de 14 il y a une semaine.

KAPLAN (FED) ÉVOQUE UNE CORRECTION "SAINE"

Sur le marché obligataire, les rendements de référence ont reflué, le dix ans américain revenant vers 2,77% contre plus de 2,88% lundi. Le dix ans allemand, lui, avoisine 0,71% alors qu'il approchait 0,77% vendredi; il est toutefois soutenu par le relèvement des prévisions de croissance de la Commission européenne.

"Les taux d'intérêt, à la source même de la correction n'ont pas subi d'accélération haussière. Au contraire, il se sont repliés d'une dizaine de points de base, ce qui invalide la crainte d'une remontée rapide de l'inflation ou d'une sortie accélérée des politiques monétaires accommodantes", note Oddo BHF Asset Management.

Le mouvement de détente des rendements bénéficie entre autres de l'annonce d'un accord "de principe" sur la formation d'une coalition gouvernementale en Allemagne, une nouvelle jugée positive pour l'intégration européenne.

Il s'explique aussi par les propos jugés rassurants de James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, selon lequel la vigueur du marché du travail américain pourrait ne pas entraîner une inflation plus élevée.

Mercredi, Robert Kaplan, le président de la Fed de Dallas, a de son côté jugé "saine" la correction en cours.

Les investisseurs seront attentifs aux interventions publiques de plusieurs autres responsables de la banque centrale américaine ce mercredi: William Dudley, le président de la Fed de New York, Charles Evans, son homologue de Chicago, et John Williams (San Francisco).

En attendant, le dollar est reparti à la hausse face aux autres grandes devises, ramenant l'euro à 1,2349 dollar.

Le pétrole, lui, est hésitant en attendant les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) américaine sur les stocks aux Etats-Unis, prévus à 15h30 GMT. Le Brent reste sous le seuil de 67 dollars le baril.

SANOFI SANCTIONNÉ APRÈS SES RÉSULTATS

Côté actions, seuls les secteurs des transports (-0,17%) et de la construction (-0,04%) échappent au rebond général, qui bénéficie principalement aux services financiers (+1,50%), au pétrole (+1,15%) et à l'immobilier (+1,33%).

Dans l'actualité des résultats, Sanofi perd 2,7%, la plus forte baisse du CAC, après ses résultats du quatrième trimestre, inférieurs au consensus.

A la hausse, Fnac Darty prend 4,77%, la meilleure performance du SBF 120, après l'entrée à son capital du courtier en assurances SFAM, qui alimente les spéculations sur un possible rachat du distributeur français par son premier actionnaire, l'allemand Ceconomy (-1,19%).

Aux financières, Intesa Sanpaolo (+2,09%) profite de multiples relèvements de recommandation et d'objectifs de cours après ses résultats annuels alors qu'ABN Amro (-2,75%) est sanctionné, plusieurs analystes se disant déçu par son objectif de solvabilité.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand