L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 lâche 3,39%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 3,97% et le Stoxx 600 de 3,27%.

Deux semaines "très douloureuses" attendent les Américains dans la lutte contre le coronavirus, a averti mardi le président américain. Les autorités sanitaires craignent que le bilan aux Etats-Unis dépasse les 100.000 morts dans les prochains mois.

Le changement de ton de Donald Trump, l'ouverture négative qui se profile à Wall Street et des indicateurs inquiétants en Asie et en Europe ont eu raison de l'optimisme très prudent qui a dominé les places européennes mardi.

L'activité dans le secteur manufacturier a chuté en mars et devrait continuer de baisser dans les mois à venir, ont montré les résultats définitifs des enquêtes mensuelles PMI en zone euro.

"Nous savons que les données économiques sont très médiocres et le resteront pendant un certain temps. À notre avis, la question principale n'est pas de savoir à quel point elles sont mauvaises, mais combien de temps elles le resteront. La question de savoir à quoi ressemblera la reprise, quand nous pourrons la démarrer, risque également de peser sur le sentiment. Nous ne nous attendons pas à un rebond en V mais plutôt à une forme en U, et avec seulement une montée progressive", a déclaré Esty Dwek, responsable des stratégies de marché chez Natixis IM Solutions.

Aux Etats-Unis, on suivra à 12h15 GMT les résultats de l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi privé en mars, à deux jours de la publication du rapport mensuel du département du Travail, et à 14h00 GMT ceux de l'enquête ISM sur l'activité dans l'industrie.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

L'indice Stoxx des valeurs bancaires, en baisse de 4,99%, accuse la plus forte perte en Europe, plombé par la suppression des dividendes par plusieurs groupes du secteur.

A Londres, HSBC chute de 8,34%. A Paris, Société générale et Natixis perdent plus de 6% après avoir suivi la recommandation de la Banque centrale européenne de ne pas verser de dividende au titre de 2019.

Sans surprise, les immatriculations de voitures neuves en France ont dégringolé en mars à cause de l'épidémie et du confinement de la population pour l'endiguer. PSA et Renault abandonnent respectivement 4,48% et 4,97%.

Toujours frappé par la baisse de la demande, l'équipementier aéronautique Safran chute de 12,28%, dernier du CAC 40 devant Airbus (-9,63%).

Soutenu par un relèvement de recommandation d'UBS, Ipsen gagne 5,81%.

TAUX

Une nouvelle fois favorisés par le mouvement de repli sur les actifs plus sûrs, les emprunts d'Etat voient leurs rendements reculer nettement: celui des Treasuries américains à dix ans cède près de neuf points de base autour de 0,6144% et a atteint en séance à son plus bas niveau depuis trois semaines à 0,589%.

La tendance est similaire en Europe où le rendement du Bund allemand à dix ans s'affiche à -0,489%, en recul de plus de trois points.

CHANGES Le dollar reprend 0,56% face à un panier de six devises internationales mais il est quasiment stable face au yen qui bénéficie du regain d'aversion au risque.

L'euro recule de 0,8%, sous 1,10 dollar.

PÉTROLE

L'effondrement de la demande fait reculer le cours du Brent, qui cède -3,61% à 25,4 dollars le baril. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a effacé ses pertes et prend 0,546% à 20,59 dollars.

MÉTAUX

Les métaux industriels souffrent également: le cours du cuivre perd près de 3% et celui de l'aluminium est tombé à un plus bas de quatre ans à 1.497 dollars la tonne.,

Le regain d'attrait pour les valeurs refuges profite logiquement à l'or, qui prend 1,18% pour se rapprocher de 1.600 dollars l'once.

(Edité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga