Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street pratiquement stable, les futures sur le Dow gagnant 0,12% et ceux sur le S&P-500 perdant 0,03%. Seuls les futures sur le Nasdaq affichent un recul un peu plus marqué (-0,17%).

À Paris, le CAC 40 cède 0,53% à 4.711,99 vers 12h35 GMT. À Francfort, le Dax laisse 0,56% et à Londres, le FTSE cède 0,49%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 lâche 0,49%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,57% et le Stoxx 600 0,37%.

Les places boursières européennes avaient entamé la séance en hausse, soutenues encore par les propos de Jerome Powell qui s'est engagé vendredi à ce que la Réserve fédérale fasse preuve de patience dans la conduite de sa politique monétaire cette année, mais la tendance positive s'est vite dissipée.

Le patron de la Fed aura encore l'occasion de s'exprimer jeudi lors d'une conférence devant l'Economic Club de Washington et plusieurs autres responsables de la banque centrale américaine s'exprimeront au cours de la semaine.

La reprise des négociations commerciales entre Washington et Pékin est également en soi un élément de soutien, tout comme la solide statistique de l'emploi américaine publiée la semaine passée ou encore les initiatives prises par la Chine pour étayer la croissance, telle une nouvelle réduction du coefficient des réserves obligatoires.

Reflétant les hésitations de la Bourse, Philip Shaw, économiste d'Investec, souligne toutefois que beaucoup d'incertitudes demeurent quant à la croissance mondiale, aux discussions sino-américaines et à l'évolution de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

"Il reste encore beaucoup de questions sans réponse", dit-il. "Il est évident que les marchés ont pris en compte le risque d'une réduction (des taux) en 2019", ajoute-t-il. "C'est un sacré changement étant donné que jusqu'alors on pensait plutôt à une hausse des taux".

Les investisseurs seront de ce fait très attentifs à la publication, mercredi, du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur technologique et celui des ressources de base affichent les gains les plus élevés, 1,02% et 0,62% respectivement. A Paris, STMicroelectronics avance de 2,5%, plus forte hausse du CAC 40, après son net repli la semaine dernière lié à l'avertissement d'Apple.

Publicis (+1,75%) arrive en troisième position, profitant d'un relèvement de recommandation de Pivotal Research à "achat".

A l'inverse, Lagardère (-2,53%) est pénalisé par l'abaissement du conseil de Goldman Sachs à "neutre" contre "achat".

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, Alstom recule de 2,53% sur des craintes d'un refus de la Commission européenne d'approuver le rapprochement avec Siemens (-2,07%) dans les trains à grande vitesse.

En têtes des baisses du Stoxx 600, on trouve le britannique Centrica (-4,37%), victime d'un abaissement de recommandation de Jefferies à "conserver".

TAUX

La plupart des rendements souverains de la zone euro sont orientés à la baisse, conséquence du fléchissement des Bourses européennes.

Mais ils restent au-dessus des plus bas touchés la semaine passée, ce qui semble montrer que les pires craintes des investisseurs vis-à-vis des perspectives de croissance mondiale se sont apaisées pour le moment.

Les rendements tant européens qu'américains avaient nettement monté vendredi en réaction aux déclarations de Jerome Powell et de la statistique de l'emploi américaine de décembre.

Le rendement du Bund à 10 ans ressort à 0,197%, en baisse d'un peu plus d'un point de base. Il avait touché la semaine passée un plus bas de plus de deux ans de 0,146%.

A l'inverse, le rendement de l'OAT à 10 ans progresse un peu, à 0,70%, dans un contexte de tensions sociales persistantes, poussant le spread avec l'équivalent allemand au-delà des 50 pdb, au plus haut depuis avril 2017.

Les Pays-Bas, l'Autriche, l'Allemagne, la France et l'Italie devraient tous placer des emprunts prochainement, durant une période qui sera probablement l'une des plus animées du marché primaire cette année.

CHANGES

Le dollar, qui avait fait figure d'actif refuge en 2018, est en recul sur un large front, notamment face à l'euro qui avance de 0,4% à 1,1437 dollar, les dernières déclarations du président de la Réserve fédérale ne plaidant pas pour son renforcement.

D'autant qu'en dépit de la forte statistique de l'emploi de vendredi dernier, les cambistes pensent que l'économie américaine ralentit, ce qui expliquerait les propos de Jerome Powell.

Face à un panier de devises de référence, le billet reflue pareillement, de 0,25% à 95,943.

Il ne parvient pas non plus à préserver ses gains du début de journée face au yen et est revenu à 108,34 yens, soit un recul de 0,17%.

PÉTROLE

Pour l'instant, le pétrole n'est pas touché par le retournement modérément baissier des places boursières.

Les cours gagnent plus de 2%, soutenus apparemment par le nouvel accord de réduction de la production de l'Opep et de ses alliés entrés en vigueur au début de l'année.

L'offre de l'Opep a diminué de 450.000 barils par jour (bpj) en décembre, un effort supporté en grande partie par l'Arabie saoudite, suivant une enquête Reuters publiée la semaine dernière.

MÉTAUX

L'or tire parti d'une atténuation du risque d'une remontée des taux américains cette année et l'once gagne 0,47% à 1.290.90 dollars, non loin d'un pic de six mois.

(Édité par Blandine Hénault)

par Wilfrid Exbrayat