Quelques minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones perd 184,76 points, soit -0,88%, à 20.794,99 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, abandonne 0,85% à 2.380,27 points et le Nasdaq Composite cède 0,99% à 6.108,70 points.

Le président américain aurait demandé en février à James Comey, l'ex-directeur du FBI limogé la semaine dernière, de mettre un terme à enquête sur les contacts russes de son ex-conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, rapporte une source ayant consulté une note écrite de la main de James Comey.

Cette dernière affaire intervient après les informations parues lundi selon lesquelles le chef de la Maison blanche aurait dévoilé des informations classifiées au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, malgré les dénégations du président russe Vladimir Poutine.

Les investisseurs craignent que la multiplication des scandales politiques vienne ralentir le rythme des réformes promises par le président américain, voire aboutisse à une procédure de destitution lancée par le Congrès.

"On m'a demandé s'il (Donald Trump) allait être destitué. Je pense que c'est le genre de discussions qu'ont certains investisseurs", indique Hans Peterson, responsable de l'allocation d'actifs chez SEB Investments.

"Les investisseurs en actions commencent à montrer des signes d'inquiétudes au sujet de la situation politique intérieure qui ne devrait pas s'apaiser soudainement", commente pour sa part Peter Cardillon, responsable chez First Standard Financial. "Cette crise entraîne une interruption de l'agenda de la Maison Blanche en faveur de la croissance".

Avec ces remous politiques, le dollar s'est replié face à panier devises de référence et a effacé les gains engrangés depuis l'élection du Trump en novembre dernier.

Le yen et le franc suisse, considérés comme des actifs refuges, progressent face au billet vert, la monnaie helvète ayant touché un plus haut de sept semaines. L'euro s'échange au-dessus de la barre de 1,1110 dollar, son plus haut niveau depuis l'élection de Donald Trump.

Dans ce contexte, l'indice de volatilité sur l'indice S&P 500 gagne près de 2 points, à un plus haut de trois semaines, au dessus de 12,5.

Aux valeurs américaines, plusieurs grandes banques pâtissent des incertitudes politiques et d'une remise en question du projet de réforme de la réglementation financière promis par Donald Trump. Les valeurs bancaires sont également pénalisées par le recul de la probabilité d'une hausse des taux de la Réserve fédérale (Fed) lors de sa prochaine réunion en juin, tombée à 69%, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

Wells Fargo recule de 2,19%, Bank of America lâche 3,29% et JPMorgan cède 2,04%. Le compartiment financier américain enregistre la plus forte baisse sectorielle, en repli de 1,6%.

Walt Disney subit en Bourse la baisse de recommandation et d'objectif de cours de Macquarie, qui pointe les inquiétudes suscitées par l'exposition du groupe au marché de la télévision par câble et du déclin du parc d'abonnés d'ESPN, l'une de ses vaches à lait. Le titre perd 1,87%.

De son côté, le titre Target gagne 2,7%. Le distributeur américain a fait état d'un bénéfice et d'un chiffre d'affaires trimestriels supérieurs aux attentes, certaines initiatives lancées au début de cette année pour redresser ses activités commençant à porter leurs fruits.

Sur le marché du pétrole, les prix évoluent à la hausse avant les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie sur les stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent gagne 0,72% tandis que le brut léger américain avance de 0,49%.

A l'heure de l'ouverture de Wall Street, les principales places boursières européennes cèdent du terrain. Le CAC 40 perd 1,09%, le Dax recule de 0,87% et le Stoxx 600 cède 0,8%.

(Laetitia Volga et Yashaswini Swamynathan, édité par Blandine Hénault)