ADEN/DUBAI, 3 décembre (Reuters) - Une délégation de rebelles houthis est attendue prochainement en Suède où doivent s'ouvrir, peut-être dès mercredi, des pourparlers destinés à mettre fin au conflit qui ravage le Yémen.

Un responsable houthi a déclaré à Reuters que la délégation rebelle pourrait quitter Sanaa lundi soir ou mardi matin.

Les rebelles chiites soutenus par l'Iran, qui exigeaient comme préalable aux discussions que certains de leurs blessés soient évacués vers le sultanat d'Oman, ont obtenu gain de cause.

Un photographe de Reuters a vu un groupe de 50 combattants blessés arriver tôt lundi matin à l'aéroport de Sanaa à bord d'un avion affrété par les Nations unies. L'appareil a ensuite poursuivi sa route vers Oman.

La coalition arabe a dit avoir accepté cette évacuation pour des raisons humanitaires et afin d'instaurer un climat de confiance avant les pourparlers.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont pris la tête en mars 2015 d'une coalition militaire pour soutenir le gouvernement du président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi contre les Houthis qui tiennent Sanaa, la capitale.

Depuis, la guerre a fait des milliers de morts - un rapport de l'Onu fin 2016 faisait état d'au moins 10.000 morts - et le conflit a conduit la population au bord de la famine.

L'émissaire spécial de l'Onu, le diplomate britannique Martin Griffiths, est arrivé lundi à Sanaa pour accompagner ensuite en Suède la délégation des rebelles.

Depuis plusieurs semaines, il cherche à relancer le processus de paix après l'échec d'une première tentative début septembre à Genève, où les Houthis ne s'étaient pas déplacés.

Les représentants du gouvernement yéménite arriveront en Suède après ceux des rebelles.

Les pourparlers pourraient débuter dès mercredi, a-t-on précisé de sources informées.

Les pays occidentaux, qui fournissent armes et renseignements à la coalition arabe, soutiennent les efforts de paix, d'autant que l'assassinat du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre à Istanbul a provoqué une vague d'indignation contre Ryad à travers le monde.

Le Sénat américain doit examiner cette semaine une résolution exigeant que Washington cesse de soutenir militairement au Yémen la coalition arabe conduite par les saoudiens.

L'Iran a déclaré lundi soutenir les pourparlers de paix. (Mohamed Ghobari et Aziz El Yaakoubi, avec Hesham Hajali au Caire; Guy Kerivel pour le service français)