Paris (awp/afp) - Les marchés européens ont mal accueilli les premiers chiffres de l'inflation française, de mauvais augure pour le reste de la zone euro, tandis que l'Asie s'est montrée prudente malgré le rebond de Wall Street.

La Bourse de Paris abandonnait 0,53%, Londres 0,51%, Francfort 0,54% et Milan 0,68% vers 08H35 GMT.

En Asie, les Bourses de Tokyo (+0,08%), Hong Kong (-0,79%) et Shanghai (+0,66%) se sont montrées prudentes et n'ont pas bondi autant que les places occidentales la veille, qui ont profité d'un effet de rattrapage après des baisses vendredi.

Stimulés par une chasse aux bonnes affaires, les indices de Wall Street ont pris entre 0,3% et 0,6% lundi.

Des chiffres plus élevés que prévu par les analystes de l'inflation américaine perturbent les investisseurs depuis vendredi. "L'attention se tourne maintenant vers l'Europe cette semaine, en commençant par la France", commente Michael Hewson.

L'inflation en France a accéléré en février à +6,2% sur un an, après un tassement en décembre et janvier, et en données harmonisées, utilisées pour les comparaisons à l'échelle européenne, l'indice des prix à la consommation s'établit à 7,2%.

Ces chiffres, supérieurs aux prévisions des analystes, ont fait bondir les taux d'intérêt des dettes souveraines européenne sur le marché obligataire.

Le taux français à 10 ans a grimpé à 3,14%, au plus haut depuis avril 2012, peu après 08H00 GMT.

Celui de l'Allemagne à même échéance valait 2,64% à 08H30 GMT, et celui de l'obligation à deux ans évolue au-dessus du seuil des 3% depuis trois jours (3,12% à 08H30 GMT).

Mercredi ce sera autour de l'Allemagne de divulguer ses chiffres préliminaires d'inflation, avant ceux de la zone euro jeudi.

En matière de politique monétaire européenne, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) "Christine Lagarde a déclaré que la BCE est dépendante des données et qu'elle décidera des hausses de taux plus tard après une hausse de ... 50 points de base en mars", rappelle John Plassard, spécialiste en investissement pour Mirabaud.

Elle a également réaffirmé sa volonté de ramener l'inflation à l'objectif de 2% "coûte que coûte".

Adani rassure

L'action d'Adani Enterprises, fleuron du conglomérat indien de Gautham Adani, grimpait de 13,88% à Bombay vers 08H25 GMT.

Selon l'agence de presse financières Bloomberg, le directeur financier du groupe Adani a déclaré mardi que le conglomérat ne cherche pas à refinancer sa dette ni à injecter du capital dans l'entreprise.

Par ailleurs, le Sri Lanka, en faillite, a annoncé jeudi approuver un investissement de 442 millions de dollars de la part du conglomérat indien Adani.

Bayer ralentit

Le chimiste allemand a fait état mardi d'un bénéfice net multiplié par quatre sur un an en 2022, porté par les ventes "record" de sa filière agro-industrielle, grâce à une hausse des prix des herbicides, dont notamment le glyphosate.

Mais pour l'année 2023, Bayer table sur "une croissance du chiffre d'affaires de 2 à 3%", a indiqué le Werner Baumann, le PDG, moins forte qu'en 2022 (+8,7%) en raison d'une baisse anticipée des prix des herbicides.

Son action chutait de 3,65% à Francfort.

Du côté des devises et du pétrole

Sur le marché des changes, le dollar était recherché et se renforçait grâce aux anticipations que les taux de la Fed seront plus élevés plus longtemps.

Vers 08H25 GMT, la livre cédait 0,19% à 1,2041 dollar pour une livre. L'euro était plus stable (-0,04%) à 1,0605 dollar pour un euro, la monnaie européenne étant soutenue par l'attitude volontariste de la BCE.

Le bitcoin baissait de 0,43% à 23.280 dollars.

Les prix du pétrole étaient orientés à la hausse vers 08H25 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril montait de 0,51% à 82,87 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, prenait 1,10% à 76,51 dollars.

afp/lk