Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a terminé en forte baisse jeudi, le Dax accélérant sa chute pour lâcher 1,70%, plombé par les craintes de guerre commerciale avant d'éventuelles sanctions prises par Washington contre la Chine.

L'indice vedette, en léger recul dans la matinée, s'est enfoncé dans le rouge et a fini en recul de 209,07 points à 12.100,08 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a cédé 1,56% à 25.383,10 points.

La place francfortoise a dégringolé dans le sillage de l'ouverture de Wall Street, en attendant les barrières douanières spécifiques que doivent annoncer les Etats-Unis contre Pékin.

"La police commerciale de l'administration Trump devrait rester le principal facteur influençant les marchés", relèvent les analystes de Capital Economics, alors que les marchés actions n'ont réagi qu'avec modération aux premières taxes frappant l'acier et l'aluminium.

La question majeure est désormais de savoir si le conflit va rester cantonné à quelques produits, ou si Washington va adopter "une approche protectionniste" plus large, susceptible d'entraîner des représailles et de dégénérer en guerre commerciale.

"Une telle escalade ramènerait rapidement" le Dax en direction des 12.000 points, dans une Allemagne très dépendante des exportations, souligne Milan Cutkovic, stratégiste chez AxiTrader.

Les inquiétudes sur le commerce mondial pèsent d'ailleurs déjà sur le climat des affaires dans la première économie européenne: après l'effondrement mardi du baromètre ZEW du moral des investisseurs, c'est l'indice Ifo du moral des entrepreneurs qui a reculé jeudi.

Côté valeurs, seules Deutsche Börse (+0,54% à 111,70 euros), Beiersdorf (+0,39% à 87,26 euros) et Vonovia (+0,36% à 39,55 euros) ont échappé à la correction généralisée.

Commerzbank (-6,17% à 11,19 euros) a fini en queue de Dax, sur fond de repli des valeurs bancaires européennes, et alors que Kepler Cheuvreux a baissé à "réduire" sa recommandation, avec un cours cible raboté à 11 euros.

Deutsche Bank a cédé 2,98% à 11,65 euros après avoir déjà lâché plus de 5% la veille, alors que les comptes de la banque au premier trimestre s'annoncent moins bons que prévu dans la banque d'investissement.

Bayer a cédé 1,42% à 93,03 euros au lendemain du feu vert européen, assorti d'importantes conditions, à la reprise de Monsanto, le spécialiste américain des semences, des pesticides et des OGM , tandis que la banque HSBC a recommandé de garder le titre avec un objectif de cours légèrement relevé à 106 euros.

HeidelbergCement a reculé de 2,33% à 79,76 euros. Le groupe de matériaux de construction a pourtant annoncé jeudi son intention de distribuer un dividende en hausse de près de 20% à ses actionnaires après un bond des bénéfices pour l'année 2017.

afp/ol