Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a reculé jeudi, le Dax perdant 0,71% pour finir sous les 12'000 points, à son plus bas niveau depuis avril, le marché s'inquiétant de l'escalade des risques économiques et politiques.

L'indice vedette a lâché 85,2 points, à 11'955,25 points, et le MDax des valeurs moyennes 0,47%, à 26'130,54 points.

"Si le Dax ne parvient pas à défendre la barre des 12'000 points, la Bourse va être confrontée à un automne turbulent", prévoyait en matinée Jochen Stanzl, stratégiste chez CMC Markets.

La Bourse allemande pâtit des tensions commerciales persistantes avec Etats-Unis et voit la crise enfler dans les pays émergents dont les dettes sont libellées en dollars.

Les investisseurs ont aussi pris connaissance d'indicateurs américains mitigés, la productivité ayant confirmé son accélération au deuxième trimestre tandis que le secteur privé a nettement moins embauché en août que prévu par les analystes.

Quant aux commandes passées à l'industrie allemande, elles ont diminué de 0,9% sur un mois en juillet, après avoir déjà reculé de 3,9% en juin.

Côté valeurs, RWE a gagné 2,67% à 21,57 euros. L'énergéticien a profité jeudi d'une étude de la banque HSBC tablant sur une hausse des prix de l'électricité et relevant le cours cible de 18 à 25 euros.

Siemens a cédé 0,07% à 108,54 euros, après avoir placé une obligation comptant plusieurs maturités et pour un montant total de 2,75 milliards d'euros.

La veille, Adidas (-0,43% à 206,10 euros) en avait fait autant avec une obligation convertible d'un volume de 500 millions d'euros, afin de financer un programme de rachats d'actions en cours.

Daimler (+0,07% à 54,32 euros), Volkswagen (+0,07% à 136,24 euros) et BMW (-0,64% à 80,73 euros) ont limité les dégâts, en dépit des craintes de sanctions douanières américaines frappant les constructeurs allemands.

Commerzbank a perdu 2,25% à 8,30 euros au lendemain de l'éviction du DAX du vénérable établissement fondé en 1870, pour être remplacé à compter du 24 septembre par la fintech bavaroise Wirecard, spécialisée dans les paiements électroniques.

La montée dans l'élite boursière de cette valeur du Tecdax a été saluée par une hausse de 1,32% du titre à 184,50 euros.

Le fabricant de semi-conducteurs Infineon a lâché 1,87% à 20,47 euros, alors que les multinationales Twitter, Facebook et autres Google sont fragilisées après l'annonce mercredi par l'administration américaine de se pencher sur des soupçons de partialité à l'égard de ces géants du numérique.

Bayer a signé la plus forte baisse du jour (-4,57% à 74,89 euros). Le groupe de santé et d'agro-chimie a publié mercredi une prévision de résultat annuel qui s'est située en deçà des attentes, tout en prenant en compte l'intégration de sa nouvelle filiale, l'américain Monsanto.

afp/buc