Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort reculait vendredi matin, le Dax cédant 0,93% dans un marché pénalisé par le renforcement de l'euro face au dollar et des interrogations sur le sort politique de l'Allemagne, toujours dépourvue de coalition.

Vers 09H00 GMT, l'indice vedette Dax abandonnait 119,79 points à 12.904,19 points après avoir pourtant ouvert sur une petite hausse. Le MDax des valeurs moyennes avançait de 0,91% à 26.786,85 points.

"L'incertitude politique concernant un nouveau gouvernement en Allemagne pèse sur l'humeur des investisseurs", relève Milan Cutkovic, d'AxiTrader. "Tant qu'il n'y a pas de progrès, l'indice devrait peiner à profiter de l'élan de Wall Street pour signer de nouveaux records", estime-t-il.

Angela Merkel s'est entretenue jeudi soir avec le président des sociaux-démocrates pour tenter de sortir l'Allemagne de la crise politique. Les conservateurs de la chancelière et les sociaux-démocrates n'ont pas encore livré les premiers résultats de cette rencontre, destinée à évaluer la possibilité d'une alliance pour former un nouveau gouvernement.

Les investisseurs suivront aussi dans la journée les avancées dans le dossier de la réforme fiscale américaine. La majorité républicaine du Sénat doit tenter ce vendredi de surmonter des différends pour adopter sans délai la grande baisse d'impôts promise par le président Donald Trump.

Enfin, le renforcement de la monnaie unique, qui s'échangeait vendredi matin autour de 1,19 dollar, pèse traditionnellement sur une place Francfortoise qui regorge de valeurs exportatrices.

Lufthansa prenait la tête de l'indice en gagnant 1,66% à 29,35 euros, alors que le géant allemand de l'aviation a proposé à la Commission européenne "des remèdes" pour faciliter son rachat de larges pans d'Air Berlin, les autorités de la concurrence repoussant en retour leur date butoir du 7 au 21 décembre, a indiqué un porte-parole de la Commission à l'AFP.

Deutsche Börse reculait de son côté de 0,18% à 95,14 euros. Le Bafin, le superviseur allemand du secteur financier, examine si la communication de l'opérateur boursier n'a pas été trop tardive le 16 novembre dernier au moment d'annoncer le nom du successeur du patron Carsten Kengeter, démissionnaire sur fond d'affaire de délit d'initié, a rapporté l'hebdomadaire Wirtschaftswoche. La presse avait déjà ébruité la veille le nom du prochain patron de la Börse, Theodor Weimer, actuellement à la tête d'HypoVereinsbank.

Siemens se repliait de 1,05% à 113 euros, toujours sous la menace de grèves contre son projet de supprimer plus de 3.000 postes en Allemagne à partir de 2020 dans sa branche énergétique. Le syndicat IG Metall juge improbable de lancer un mouvement de grève avant Noël mais ne l'exclut pas à partir du début 2018.

BASF cédait 0,88% à 93,20 euros, après avoir annoncé vendredi matin une hausse de prix de 15% pour ses additifs destinés au plastique.

Volkswagen lâchait 2,22% à 174,15 euros, essuyant des prises de bénéfice au lendemain du relèvement de son objectif de rentabilité à l'horizon 2020.

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