BERLIN, 25 mars (Reuters) - Une centaine d'entreprises allemandes vont devoir allouer 30% des sièges de leur conseil de surveillance à des femmes, selon un projet de loi porté par deux ministres du SPD (centre-gauche) participant à la coalition conduite par la chancelière conservatrice Angela Merkel.

Selon l'institut de recherche économique DIW, les femmes représentent 22% des membres des conseils de surveillance et 6% des membres des directoires des 30 entreprises qui composent l'indice Dax de la Bourse de Francfort.

Cette mesure, soutenue par la ministre de la Famille et celui de la Justice, tous deux membres du SPD, vise à améliorer la parité et sera progressivement mise en place à partir de 2016 en procédant aux remplacements de sièges vacants.

Le projet de loi demande également à quelque 3.500 entreprises cotées ou ayant une représentation salariée dans leur conseil de surveillance de se fixer des objectifs pour améliorer la parité à la fois dans les instances exécutives et les instances non exécutives ainsi que parmi le personnel dirigeant à partir de 2015.

Au niveau de l'Union européenne, les femmes occupaient en janvier 2012 en moyenne 13,7% des sièges dans les conseils d'administration des principales entreprises cotées, selon la Commission européenne.

L'Allemagne était un peu en retard sur la France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.

"Nous devons mettre fin à la discrimination systématique contre les femmes", a commenté Manuela Schwesig, ministre de la Famille. "Nous sommes globalement à la traîne quand il s'agit de quotas de femmes. Nous ne pouvons pas nous permettre de gâcher ces talents", a-t-elle ajouté.

Cette question des quotas est source de division au sein de la CDU et Angela Merkel s'y est opposée par le passé.

Kurt Lauk, chef de file de l'aile libérale des chrétiens démocrates, estime que "le genre ne peut pas remplacer les compétences".

"Un quota légal est plus perçu comme une mesure de pure forme que comme une mesure substantielle", a-t-il déclaré, ajoutant que de nombreux conseils de surveillance avaient déjà pris des mesures pour améliorer la représentation des femmes. (Madeline Chambers; Pierre Sérisier pour le service français, édité par Véronique Tison)