Paris (awp/afp) - Les marchés se repliaient mardi dans l'attente de nouvelles sanctions économiques occidentales contre la Russie qui pourraient viser le secteur de l'énergie, prenant conscience que la guerre en Ukraine pourrait encore durer.

Après une ouverture à l'équilibre, les indices européens ont perdu du terrain , préoccupés par l'évolution de la guerre en Ukraine après la découverte de cadavres dans la région de Kiev imputés à l'armée russe, qui nie toute implication. Vers 11H00 GMT, Paris reculait de 1,65%, Francfort de 0,48%, Milan de 0,81% et Londres était stable (-0,06%).

A Wall Street, les contrats à terme sur les principaux indices esquissaient une petit repli à l'ouverture comprise entre 0,22 et 0,24%.

L'Union européenne discute de sanctions sur les importations de charbon et pétrole russes, a déclaré le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, avant une réunion des ministres des Finances de l'UE à Luxembourg pour débattre du contenu d'un cinquième paquet de sanctions européennes.

L'unanimité est nécessaire pour que de nouvelles mesures soient adoptées, mais l'Allemagne comme l'Autriche sont très réservés, en raison du coût infligé à leur activité économique très dépendante des énergies fossiles russes.

"L'incertitude demeure sur les décisions qui seront prises", écrit Christian Parisot, pour le courtier Aurel BGC.

Et "les investisseurs ont compris que ce sera un conflit long", observe Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank.

Pékin a réitéré de son côté son appel à des pourparlers de paix pour résoudre le conflit.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendra "cette semaine" à Kiev, accompagnée du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.

Le pétrole continue de monter

La perspective de sanctions concernant les exportations d'énergie russes continuait à faire monter les prix du pétrole.

Vers 11H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait 1% à 108,61 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai grimpait quant à lui de 1,13% à 104,45 dollars.

"Les craintes que l'Europe cible enfin le secteur énergétique russe, réduisant encore plus les approvisionnements, s'intensifient", note Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

L'euro se stabilisait mardi face au dollar après avoir trébuché la veille, le marché restant focalisé sur la situation en Ukraine. Vers 11H45 GMT, l'euro s'échangeait pour 1,0962 dollar (-0,10%).

Le bitcoin progressait de 0,75% à 46'660 dollars. Le gouvernement britannique a affirmé lundi vouloir renforcer l'attractivité du Royaume-Uni dans le secteur des cryptomonnaies.

Du côté des emprunts d'État, les rendements obligataires progressaient partout et les taux des emprunts d'État américains à 2 ans restaient installés au-dessus de ceux à 10 ans, un indicateur de risque de récession.

Avant le compte-rendu de politique monétaire de la banque centrale américaine qui sera publié mercredi, les investisseurs écouteront attentivement les discours de plusieurs membres de la Fed compte tenu des anticipations des marchés sur un resserrement de la politique monétaire et de l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat des ménages.

Contrats géants d'Amazon dans l'internet spatial

Amazon a annoncé mardi des contrats sans précédent avec trois sociétés de lancements spatiaux, dont l'européenne Arianespace, pour 83 tirs de mise en orbite totalisant des milliers de satellites de sa constellation destinée à l'internet haut débit. L'action cédait 0,32% avant l'ouverture de Wall Street.

D'autres valeurs du secteur numérique et technologique, qui avait porté les indices lundi, poursuivaient sur sa lancée à l'instar des plateformes Delivery Hero (+5,21%), HelloFresh (+4,19%), Zalando (+1,11%) à Francfort. Dassault Systèmes était en tête du CAC 40 (+1,51% à 46,27 euros) en milieu de séance.

KKR exige l'accès aux comptes de TIM avant toute OPA

Le fonds d'investissement américain KKR a envoyé lundi soir une lettre à Telecom Italia (TIM) pour réitérer sa demande d'avoir accès à ses comptes dans le cadre d'une "due diligence", sans laquelle la perspective d'une OPA s'éloigne, selon une source financière.

En attendant, le titre perdait 1,52% à 0,311 euro à la Bourse de Milan, après avoir perdu 1,92% en clôture la veille, les investisseurs craignant que KKR renonce à son offre si TIM lui refuse l'accès à ses comptes.

afp/buc