Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en légère baisse mardi (-0,34%), souffrant dans le sillage de la Bourse de New York alors que les investisseurs américains, de retour d'un week-end prolongé, réagissaient aux derniers développements géopolitiques en Corée du Nord.

L'indice CAC 40 a perdu 17,41 points à 5.086,56 points dans un volume d'échanges faible de 2,7 milliards d'euros. La veille, il avait fini en baisse de 0,38%.

Après une ouverture stable, la cote Parisienne s'est temporairement affichée dans le vert au cours de la matinée, avant d'osciller autour de l'équilibre et de finalement s'enfoncer dans le rouge sous l'influence de son homologue américaine.

"Wall Street, qui était fermée hier, subit aujourd'hui l'impact de la montée des tensions géopolitiques avec la Corée", ce qui a pesé par ricochet sur l'indice Parisien, a souligné auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué chez Diamant Bleu Gestion.

Les opérateurs de marché américains, absents depuis vendredi en raison d'un jour férié lundi aux Etats-Unis, n'avaient en effet pas encore eu l'occasion de réagir à l'essai nucléaire nord-coréen du week-end.

Après ce dernier, le plus puissant jamais réalisé par Pyongyang, les États-Unis, avec leurs alliés européens et japonais, ont annoncé lundi négocier de nouvelles sanctions sévères de l'ONU contre la Corée du Nord. Mais la position de Pékin et Moscou, dotés d'un droit de veto, reste incertaine.

L'autre élément ayant influencé l'indice Parisien "est la forte détente sur les taux (obligataires) qui est consécutive à l'anticipation des investisseurs que la BCE ne modifiera pas sa politique de rachat d'actifs lors de sa prochaine réunion jeudi et que les taux d'intérêt resteront donc bas", a expliqué M. Larrouturou.

Or, cette perspective pénalisait particulièrement les valeurs favorisées par des taux élevés, à savoir les titres de la banque et de l'assurance, qui "se sont repliés assez nettement aujourd'hui", a complété M. Larrouturou.

"D'un côté, la BCE aimerait bien annoncer au marché qu'elle réduit ses achats et donc normalise sa politique monétaire mais de l'autre côté, si elle annonçait de manière trop brutale cette décision, l'euro risquerait une accélération de sa hausse qui serait néfaste pour l'économie", a-t-il détaillé.

- Banques et assurances à la peine -

En attendant cette réunion de la BCE jeudi, les investisseurs n'ont eu que peu d'indicateurs à se mettre sous la dent ce mardi.

L'activité dans le secteur des services en Chine a connu un net sursaut en août, se reprenant après l'essoufflement des mois précédents tandis que les commandes industrielles aux Etats-Unis ont fortement chuté en juillet comme s'y attendaient les analystes.

Côté valeurs, les titres liés au secteur de l'énergie ont fini bien orientés sur fond de nette remontée des cours du brut, à l'image de Vallourec (+6,25% à 4,46 euros), GTT (+2,43% à 43,63 euros) ou encore TechnipFMC (+1,59% à 22,30 euros).

Les valeurs bancaires et celles de l'assurance ont en revanche souffert, à l'instar de BNP Paribas (-1,88% à 62,68 euros), Crédit Agricole (-1,75% à 14,58 euros), CNP Assurances (-1,57% à 19,09 euros), Société Générale (-1,26% à 46,27 euros) ou encore Axa (-1,13% à 24,08 euros).

Orange a terminé en queue du SBF 120 (-2,00% à 13,95 euros) après avoir vu sa recommandation abaissée à "sous-performer" contre "neutre" auparavant par Exane.

Europacorp a pâti (-10,36% à 2,51 euros) de l'annonce du départ d'Edouard de Vésinne, directeur général délégué de la société de production de Luc Besson, en situation difficile après les chiffres décevants aux États-Unis du film "Valérian et la Cité des mille planètes".

Cellectis a été pour sa part lourdement pénalisé (-27,28% à 19,52 euros) par la suspension de deux études cliniques que le groupe venait de lancer cet été aux États-Unis pour tester un traitement de thérapie cellulaire innovant contre des leucémies, mais dont l'un des patients est décédé.

Schneider Electric a profité (+0,26% à 69,07 euros) de l'annonce de sa prise de contrôle de l'éditeur de logiciels industriels britannique Aveva.

Ubisoft a pris 3,08% à 57,65 euros après avoir annoncé mardi 530 millions d'euros de nouveaux investissements sur dix ans au Canada dans la province francophone de Québec, avec notamment la création d'un studio spécialisé dans le jeu en ligne.

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