Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,26% vendredi après la publication de l'indice des prix à la production aux Etats-Unis pour le mois de juillet, qui progresse plus que prévu, et entraînée par la hausse des taux obligataires.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 93,43 points, à 7.340,19 points. La veille, il avait terminé en hausse de 0,72%, à 7.433,62 points.

Le bilan de la semaine est légèrement positif (+0,34% par rapport à la clôture de vendredi dernier), même si les variations ont été amplifiées par des volumes d'échanges faibles caractéristiques du creux de l'été.

"C'est une semaine traditionnelle de cette période", avec un "volume d'échanges réduit de moitié par rapport à la moyenne sur trois mois", détaille Guillaume Chaloin, directeur des gestions actions de Delubac AM.

Au cours de la semaine, les marchés ont accueilli l'essentiel "des statistiques qui concernent l'inflation d'ici la prochaine réunion de la banque centrale américaine (Fed) en septembre et le gros des publications d'entreprises est passé", ajoute l'analyste.

La séance a été marquée par la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour le mois de juillet.

Dans le détail l'indice a augmenté de 0,3% sur un mois en juillet, alors que les analystes s'attendaient à +0,2% et que les prix avaient été stables le mois d'avant.

Cet indicateur reflète "l'inflation vue du côté des entreprises" et concerne "leurs coûts de production" et c'est "essentiellement la hausse des salaires" qui pèse, estime Guillaume Chaloin.

Or, les salaires en hausse contribuent à "la spirale dont les banques centrales ont peur parce qu'elle est difficile à casser" et qu'ils alimentent l'inflation, a-t-il ajouté.

En réaction, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se sont tendus, évoluant à 4,15% vers 16H10 GMT, contre 4,11% à la clôture la veille.

"La veille, le point bas était à 3,95%", passant sous la barre des 4%, "et on est finalement reparti à la hausse, aussi à cause d'une remontée du prix du pétrole", les investisseurs craignant que la hausse des matières premières contribue également à pousser la Fed à une nouvelle hausse de son principal taux directeur, détaille M. Chaloin.

Le rendement de l'emprunt de l'État allemand à 10 ans s'établissait à 2,62% contre 2,52% et le français à 3,15% contre 3,05%.

Dans ce contexte, les plus grosses baisses de l'indice CAC 40 concernent "la tech et les valeurs de croissance", plus sensibles aux remontées des taux obligataires, explique l'analyste.

Dassault Systemes a par exemple lâché 1,93% à 36,86 euros, Teleperformance 4,16% à 119,95 euros, Soitec 3,71% à 170,05 euros, STMicroelectronics 3,00% à 43,16 euros, Pernod Ricard 2,24% à 196,40 euros.

L'immobilier fragilisé par la crise du secteur en Chine

Les entreprises liées à l'immobilier ont été tirées à la baisse par la Chine, les investisseurs qui s'inquiètent depuis plusieurs mois de la vigueur de l'économie craignent désormais les conséquences de la crise immobilière.

"Les collectivités locales chinoises sont très endettées et (...) la crise immobilière fait exploser leur ratio dette/revenu", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, qui rapporte de plus que le plus important promoteur immobilier de Chine, Country Garden, pourrait publier une énorme perte dans ses prochains résultats semestriels.

Le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a lâché 2,90% à 49,95 euros, Icade 2,18% à 35,88% euros, et Bouygues 1,67% à 31,80 euros.

Abivax bientôt à New York

La biotech française Abivax (+0,86% à 16,48 euros), spécialisée dans le développement de traitements contre des maladies inflammatoires chroniques, avait annoncé jeudi soir son intention d'entrer en Bourse aux États-Unis.

afp/rp