Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en nette hausse de 1,93% peu après l'ouverture mardi dans le sillage des places asiatiques, les investisseurs restant incités à l'optimisme concernant le plan d'aide américain et la reprise de l'économie mondiale.

L'indice CAC 40 progressait de 94,88 points à 5.004,39 points vers 9H40 (7H40 GMT), soit peu après l'ouverture. La Bourse de Paris avait déjà gagné 0,41% lundi dans un marché calme.

Les principaux indices de Hong Kong et Tokyo ont terminé en force la séance du jour, à près de 2%, tandis que Wall Street a clôturé la séance de lundi en ordre dispersé, digérant les nouvelles mesures de relance décrétées par Donald Trump pendant le week-end et suivant de près l'escalade des tensions sino-américaines.

Le Dow Jones a pris 1,30%, le S&P 500 0,27% et le Nasdaq a perdu 0,39%.

Alors que le marché entre dans sa torpeur d'été et que les volumes baissent nettement, les investisseurs effectuent des arbitrages autour des sujets chauds du moment, au premier rang desquels le nouveau plan de relance anti-Covid aux Etats-Unis.

La signatures de décrets présidentiels par Donald Trump samedi concernant ce dossier "pourrait être davantage un point de départ vers des mesures plus fortes, qu'un point d'arrivée", estime Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK, expliquant selon lui l'optimisme ambiant.

Point mort

Alors que les négociations entre parlementaires démocrates et républicains étaient toujours au point mort lundi, chacun se rejetant la responsabilité après deux semaines de discussions tendues, M. Trump a signé samedi quatre décrets prévoyant des aides diverses pour les chômeurs, les locataires précaires ou les étudiants.

Ces mesures, contestables en justice, ont été décidées alors que les démocrates réclamaient un plan de 3.000 milliards de dollars et les républicains un plan de 1.000 milliards.

L'objectif est de lutter contre les conséquences économiques du coronavirus qui a désormais touché 20 millions de personnes dans le monde, dont plus de la moitié en Amérique, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles lundi.

Malgré ce chiffre toujours plus haut, "les investisseurs sont satisfaits de vivre dans un monde qui voit les cas d'infections grimper tant que ceux-ci ne déclenchent pas de nouvelles mesures de confinement drastique", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste senior pour Swissquote Bank.

Les statistiques économiques semblent se redresser à travers le monde après la première vague de confinement: dernier chiffre en date, les ventes de voitures particulières en Chine ont enregistré en juillet une hausse de 7,9% sur un an, la plus forte depuis le début de la pandémie de Covid-19.

La semaine dernière, plusieurs statistiques sur la reprise de la production industrielle, notamment en France, en Allemagne, en Italie et au Brésil ont donné du baume au coeur des acteurs du marché.

Sensible à la santé de l'économie mondiale, le groupe hôtelier Accor faisait partie des locomotives du CAC 40 mardi en grimpant de 4,05% à 24,65 euros après une forte progression déjà la veille.

Statistique moins favorable en revanche mardi, le nombre de personnes employées au Royaume-Uni a chuté de 730.000 entre mars et juillet, sa pire dégringolade depuis la crise financière de 2009.

Quant au feuilleton sur la guerre froide entre Pékin et Washington qui a désormais remplacé celui sur la guerre commerciale entre les deux capitales, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a sévèrement critiqué l'arrestation de Jimmy Lai, patron d'un tabloïd prodémocratie hongkongais.

C'est une "preuve supplémentaire que le Parti communiste chinois a éviscéré les libertés de Hong Kong et les droits de son peuple", a affirmé le dirigeant.

Parmi les autres valeurs du jour à Paris, Vivendi (+2,40% à 23,91 euros) et Amber Capital, premier et deuxième actionnaire du groupe Lagardère (-0,96% à 14,46 euros), ont annoncé avoir signé un pacte en vue d'obtenir des sièges au conseil de surveillance du groupe d'édition, disant agir "à la suite des très mauvais résultats" de ce dernier.

Le groupe de minéraux industriels Imerys (+2,03% à 35,22 euros) a annoncé mardi l'acquisition d'une participation majoritaire du groupe turc Haznedar, un fabricant de briques réfractaires pour les industries sidérurgique, cimentière et pétrochimique.

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