Nissan a dit avoir découvert que l'environnement dans lequel s'effectuaient les vérifications sur les émissions polluantes et les économies de carburant lors des inspections finales des véhicules dans la plupart de ses usines au Japon ne respectait pas les normes locales. Les rapports d'inspection étaient rédigés à partir de mesures faussées, a ajouté le constructeur.

Ce problème n'a aucune conséquence sur les voitures exportées du Japon car il porte sur des obligations concernant uniquement le marché japonais, a souligné Nissan.

L'action Nissan a perdu 4,6% à la Bourse de Tokyo pour tomber à un plus bas de plus d'un an. Le constructeur a effectué ses annonces après la clôture mais il avait auparavant fait savoir qu'il allait s'exprimer au sujet de ses procédures de contrôle des émissions polluantes, suscitant l'inquiétude des investisseurs.

L'action Renault, partenaire de Nissan, cédait 1,89% à 12h11 GMT après avoir perdu jusqu'à 2,6% en début de séance à Paris. Elle affichait la plus forte baisse du CAC 40, qui gagnait alors 0,23%.

"C'est un problème grave et profond pour notre entreprise", a dit à la presse le directeur exécutif de Nissan, Yasuhiro Yamauchi.

"Nous réalisons que notre vigilance demeure insuffisante", a-t-il ajouté.

Il a annoncé que Nissan allait effectuer une enquête interne pour déterminer les causes de ce dysfonctionnement, ce qui devrait prendre au moins un mois.

VITESSE, DURÉE ET TEMPÉRATURE NON CONFORMES

Nissan a déjà admis en octobre que des inspecteurs non agréés avaient pendant des décennies signé les certificats définitifs de modèles vendus au Japon. Le constructeur avait alors été contraint de rappeler 1,2 million de véhicules, dont la totalité de ses voitures de tourisme produites au Japon au cours des trois dernières années.

Le constructeur a attribué ce manquement à une pénurie de personnel. Ce scandale a contribué à la chute de son bénéfice d'exploitation sur l'exercice clos le 31 mars 2018.

Le dysfonctionnement dévoilé lundi a été découvert dans le cadre de contrôles effectués à la suite des problèmes d'inspection révélés en octobre. Il concerne notamment le monospace compact Note, le modèle de Nissan le plus vendu au Japon, et le SUV Juke.

Sur environ 2.200 contrôles effectués dans six usines, 1.200 sur cinq sites différents ont montré une forme de falsification des résultats, a dit Nissan.

Dans certains cas, les tests sur les émissions polluantes des véhicules étaient réalisés à des vitesses, sur des durées et à des températures extérieures non conformes aux normes japonaises, tandis que le matériel de test n'était pas calibré correctement.

Les données kilométriques étaient en outre parfois exagérées afin d'enjoliver les performances des véhicules.

Aucun rappel n'est nécessaire car ces dysfonctionnements ne remettent pas en cause la sécurité des véhicules concernés et que les données kilométriques sont conformes aux paramètres affichés dans les catalogues de vente, a dit Nissan.

A partir des données actuellement à la disposition du constructeur, ces problèmes d'altération des tests remontent jusqu'à 2013 et impliquent 10 employés. Yasuhiro Yamauchi n'a toutefois pas exclu que des données plus anciennes montrent que ces pratiques existaient depuis plus longtemps.

(Claude Chendjou et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Naomi Tajitsu