Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux attendent avec une certaine assurance la conclusion de la banque centrale américaine sur ses taux, espérant qu'une pause dans sa campagne de resserrement monétaire soit annoncée pour les prochains mois.

Les indices européens rebondissaient techniquement au lendemain d'une séance nettement dans le rouge. Paris montait de 0,79%, Francfort de 0,75%, Londres de 0,24% et Milan de 1,21% vers 10H30 GMT.

Wall Street était orientée en petite hausse avant l'ouverture au lendemain d'une séance en berne, nourrie par des craintes de récession et le retour des tensions sur certaines banques régionales américaines.

Les investisseurs s'attendent à une nouvelle hausse modérée du taux directeur principal de la banque centrale américaine, d'un quart de point de pourcentage, comme en mars, tout en espérant entendre des messages plus accommodants pour les prochains mois.

La Fed annoncera sa décision dans un communiqué de presse à 18H00 GMT, suivi d'une conférence de presse du président de l'institution, Jerome Powell, une demi-heure plus tard.

"Le président de la Fed, Jerome Powell, devrait probablement indiquer une pause en juin afin d'évaluer l'effet cumulatif du resserrement de la politique monétaire à ce jour, tout en laissant la porte ouverte à de nouvelles hausses de taux dans le futur, comme a pu le faire l'Australie par exemple", estime François Rimeu, stratégiste à La Française AM.

Selon l'agence d'informations financières Bloomberg, plusieurs responsables politiques américains dont les sénateurs Bernie Sanders et Elizabeth Warren ont appelé, dans une lettre, le patron de la Fed à interrompre ses hausses de taux, estimant que le cumul des hausses opérées depuis plus d'un an rendait l'économie américaine "plus vulnérable à une surréaction de la Fed".

Jeudi, la Banque centrale européenne devrait également relever ses taux pour la septième fois consécutive.

Elle "se retrouve face à une situation compliquée. L'inflation toujours trop forte ne baisse que trop lentement et nécessiterait une poursuite d'une politique monétaire restrictive. Mais d'un autre côté, l'économie européenne donne des signes de ralentissement qui doivent être surveillés", souligne Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Dans ce contexte incertain, les rendements des emprunts américains et européens baissaient sur le marché secondaire de la dette souveraine, signe que les investisseurs cherchent à se protéger avec des actifs jugés moins risqués.

Les banques européennes à l'honneur

La deuxième banque italienne UniCredit (+4,83% vers 10H10 GMT) a relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, après avoir multiplié son bénéfice net par plus de sept au premier trimestre, sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt.

BNP Paribas s'arrogeait 0,75% après avoir enregistré un bénéfice net record de 4,4 milliards d'euros au premier trimestre.

La banque britannique Lloyds (-3,07%) a publié un bénéfice en nette hausse au premier trimestre grâce aux revenus provenant des taux d'intérêt, qui ont fortement augmenté sur un an avec la flambée de l'inflation.

Cap de confiance chez Lufthansa et Porsche

Le géant européen du transport aérien Lufthansa s'est dit mercredi confiant dans la poursuite de la reprise pour l'année 2023, prévoyant un "boom" de la demande de voyages cet été, après avoir réduit sa perte nette au premier trimestre. L'action cédait toutefois 2,90% à Francfort vers 10H00 GMT.

Le titre Porsche s'adjugeait 0,26% après l'annonce d'une hausse de 25,5% de son chiffre d'affaires à 10,10 milliards d'euros, mieux que le consensus d'analyste qui tablait sur 9,9 milliards. Le constructeur automobile a confirmé ses prévisions pour l'année.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole reculaient à nouveau à cause des craintes de récession mondiale et sur le secteur bancaire américain, le WTI glissant sous la barre des 70 dollars, une première depuis fin mars.

Vers 10H00 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 2,44%, à 69,92 dollars.

Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, perdait 2,03%, à 73,80 dollars.

Le dollar se stabilisait face à la monnaie unique, à 1,1038 dollar pour un euro. Il lâchait 0,65% face au yen, à 135,65 yens pour un dollar.

afp/ol