Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes plongeaient mardi, dans le sillage de Wall Street, inquiètes d'un emballement de l'inflation après la publication d'une hausse des prix à la production en Chine.

Vers 08H15 GMT, Paris cédait 1,97%, Londres reculait de 2,37%, Francfort lâchait 2,15%, et Milan perdait 1,08%. En Suisse, l'indice vedette SMI lâchait 1,38% à 10'968,48 points.

Wall Street a terminé dans le rouge lundi, plombée par la chute des valeurs du secteur technologique et par une accélération des mouvements de vente en toute fin de séance.

L'Asie a suivi cette tendance: la Bourse de Tokyo a connu mardi sa pire séance depuis fin février, perdant 3,08%. Hong Kong a cédé 2,15%, tandis que Shanghai, a réussi à garder la tête hors de l'eau et a fini en légère hausse de 0,40%.

"Une fois de plus, ce sont les inquiétudes concernant l'inflation qui semblent peser sur l'humeur générale du marché, les prix des matières premières étant une fois de plus les principaux responsables", constate Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.

La hausse des prix à la production en Chine s'est en effet inscrite en avril à son niveau le plus élevé en près de quatre ans, selon des chiffres officiels publiés mardi, nouvelle preuve de la reprise post-Covid dans l'industrie.

Le coût des matières premières sur les marchés mondiaux (pétrole, métaux) et la faible base de comparaison avec l'an dernier, quand l'activité en Chine était paralysée par l'épidémie, expliquent en partie ce niveau.

De son côté, l'indice des prix à la consommation chinois, principale jauge de l'inflation, est en hausse de 0,9% sur un an en avril, contre 0,4% un mois plus tôt. Les analystes tablaient sur une hausse de 1%.

Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, voit néanmoins un point positif dans ces chiffres: "La hausse des prix de sortie d'usine ne s'est pas traduite par une augmentation de l'inflation des produits finis en Chine, et les données de cette semaine pourraient confirmer la même réaction modérée des prix à la consommation américains".

Mercredi, l'indice des prix à la consommation américain sera publié, et particulièrement scruté par les investisseurs.

Un emballement de l'inflation pourrait pousser la Banque centrale américaine, la Fed, à revoir sa politique monétaire, très accommodante en cette période, et à décider de limiter son soutien à l'économie en réduisant ses achats d'actifs, voire en augmentant son taux directeur.

Sur le marché obligataire, les taux européens s'appréciaient légèrement 3 à 4 points de base, alors que le taux du Bon du Trésor américain était stable à 1,62%.

Autre indicateur du jour, la consommation des ménages au Japon a bondi de 6,2% en mars sur un an, après trois mois de repli, selon des chiffres publiés mardi largement supérieurs aux attentes, mais en partie dopés par un effet de base très favorable.

En Chine, la population s'élevait l'an dernier à 1,411 milliard d'habitants, a annoncé mardi le pays le plus peuplé du monde, en présentant les résultats de son recensement décennal.

Les investisseurs prendront connaissance mardi des indicateurs ZEW de la situation économique actuelle et des perspectives économiques en Allemagne.

Les matières premières repartent à la baisse

La flambée des cours des matières premières avait fait fortement progresser les valeurs liées aux matières premières lundi. Mais mardi, les minières et les pétrolières perdaient leurs gains de la veille.

A Paris, ArcelorMittal chutait de 4,27% à 26,45 euros, Aperam reculait de 1,23% à 46,76 euros et CGG perdait 4,01% à 0,98 euros.

Du côté des pétrolières, Total lâchait 1,44% à 38,76 euros, Vallourec 4,89% à 30,64 euros et TechnipFMC 3,76% à 6,75 euros.

A Londres, les minières Rio Tinto (-2,57% à 6.485,00 pence) et BHP (-2,50% à 2.317,00 pence) reculaient. Les pétrolières suivaient la même tendance avec Royal Dutch Shell en repli de 2,64% à 1.328,00 pence et BP qui lâchait 1,71% à 310,00 pence.

NatWest en repli

A Londres, la banque NatWest perdait 3,40% à 190,35 pence. Le gouvernement britannique a annoncé une nouvelle vente d'actions pour plus d'un milliard de livres ramenant sa part à 54,8%.

Le pétrole en baisse, l'euro et le bitcoin stables

Les cours du pétrole repartaient à la baisse alors que l'opérateur américain d'un des plus importants réseaux d'oléoducs des Etats-Unis rouvre progressivement après une cyberattaque.

Vers 08H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,91% à 67,70 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin reculait de 0,68% à 64,49 dollars.

Dans le même temps, l'euro se stabilisait (+0,09%) face au billet vert, à 1,2143 dollar.

Le bitcoin était stable également (+0,53%) à 55,591 dollars.

afp/al