Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculaient mercredi, à quelques heures de la décision de la Banque centrale américaine sur sa politique monétaire et des projections de son président Jerome Powell.

En baisse lundi et mardi, les indices américains ont ouvert encore en négatif: le Dow Jones reculait de 0,34%, le S&P 500 et le Nasdaq de 0,45% vers 13H40 GMT.

Après avoir entamé la séance dans le vert, les marchés européens se sont retournés: Paris reculait de 0,59%, Londres de 0,51%, Francfort de 0,29% et Milan était stable. En Suisse, l'indice vedette SMI perdait 0,08%.

Les taux d'intérêt des Etats sur le marché obligataire variaient peu également.

Les investisseurs sont dans l'attente de la décision des responsables de la Banque centrale américaine. Le comité de politique monétaire (FOMC) annoncera sa décision mercredi à 18H00 GMT, puis son président Jerome Powell tiendra une conférence de presse à 18H30 GMT.

Les marchés s'attendent à ce que la Fed remonte pour la quatrième fois consécutive ses taux de 0,75 point de pourcentage pour contrer l'inflation, portant son taux principal proche de 4%, au plus haut depuis 2007, mais guettent tout signal d'un ralentissement de ces hausses pour les réunions suivantes.

Dans le cas où la Fed ne répondrait pas aux attentes du marché, "l'appétit pour le risque", dont ont notamment profité les actions en octobre, va disparaître", prévient Han Tan, analyste chez Exinity.

L'événement éclipse le reste de l'actualité économique, notamment les premiers chiffres de l'emploi américain mercredi, avec l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab qui a montré un marché du travail toujours aussi tendu, qui a créé 239.000 emplois, plus qu'attendu.

Vendredi, le rapport mensuel du département du travail sera très attendu, la Fed espérant apercevoir des signes de détente. Le manque de main-d'oeuvre participe à la hausse des prix en faisant pression à la hausse sur les salaires.

Par ailleurs, les marchés ont été un peu refroidis par la réaffirmation de la politique zéro-Covid par les autorités en Chine, après plusieurs jours de rumeurs allant dans le sens inverse.

En zone euro, le recul de l'industrie manufacturière s'est accéléré en octobre plus fortement qu'estimé précédemment, notamment en Allemagne et en France, selon une révision de l'indice PMI Flash, illustrant la récession du secteur sur fond de flambée des prix et d'effondrement des commandes.

Le luxe refroidi par la Chine

Les valeurs du luxe, sensibles au verrou sanitaire en Chine, l'un de leurs principaux marchés relais de croissance, se tendaient: LVMH reculait de 2,11%, Hermès de 1,15%, Richemont de 2,29% et Burberry de 0,84%.

Le groupe américain de cosmétique Estée Lauder trébuchait aussi de plus de 6% après ses résultats décevants et des inquiétudes sur ses perspectives en Chine. En France, L'Oréal perdait aussi 2,80%.

Les barrières en Chine ont aussi servi de justification au conglomérat DuPont de Nemours Dupont (+9,38%) pour renoncer à son achat de Rogers Corporation (-44,95%), prévu pour plus de 5 milliards de dollars.

Aston Martin rate son virage

Le constructeur de voitures de luxe britannique Aston Martin Lagonda a vu ses pertes multipliées par plus de deux au troisième trimestre, pénalisé par des problèmes logistiques. Il a revu à la baisse ses prévisions de ventes sur l'année et son action plongeait de plus de 16,56% à Londres.

Du côté du pétrole et des devises

L'euro gagnait 0,24% face au billet vert, à 0,9900 dollar. La livre gagnait 0,11% à 1,1494 dollar vers 13H30 GMT.

Le bitcoin perdait 0,55% à 20.370 dollars.

Les prix du pétrole hésitaient mercredi, pris dans des vents contraires, d'un côté une offre qui se resserre avec les réductions de production de l'Opep+ et l'embargo de l'UE sur le brut russe, et de l'autre, des craintes autour de la demande, quand le gaz naturel remontait.

Le baril de Brent du mer du Nord pour livraison en janvier, reculait 0,18% à 94,48 dollars à 13H30 GMT, celui de WTI américain perdait 0,25% à 88,15 dollars.

afp/al