Au lendemain d'une hausse qui s'est inscrite comme la seconde plus forte en une seule séance des 20 dernières années, une consolidation technique était prévisible, sinon attendue.
Mais les écarts indiciels dépassent en moyenne les -2,5% à travers l'Europe (Paris cède -2,3%) et l'E-Stoxx50 lâche -3% à 2.675Pts (contre plus de 2.750Pts la veille en clôture) dans le sillage de Madrid (-5,5%).

L'élément qui trouble les marchés, c'est clairement la friabilité de l'Euro qui s'enfonce sous les 1,27$ (à 1,2685) tandis que l'or grimpe symétriquement de +2% à 1.223$/Oz, preuve que les investisseurs cherchent une valeur refuge contre la volatilité des monnaies (et le pétrole n'est plus le vecteur privilégié comme fin avril: il rechute de -2,1% à 75,7$ et subit la concurrence d'un Dollar en hausse de 2% en 48H).

La journée avait plutôt mal démarré sur les places asiatiques avec un Nikkei en repli de -1,1%, Hong-Kong à -1,3% et une bourse de Shanghai qui perdait -2%: la création d'un SPV ('special purpose vehicle') destiné à refinancer les pays de la zone Euro qui en auraient besoin -sans que la BCE ne contrevienne formellement aux dispositions du Traité de Lisbonne relatives à la 'non-monétisation' des dettes nationales- ne résout pas tous les problèmes structurels.
C'est un pis-aller qui permet de gagner un peu de temps en court-circuitant la spéculation... mais cette dernière semble avoir très vite retrouvé une motivation (baissière contre l'Euro) avec l'annonce de l'agence de notation Moody's qui fait savoir que les accords du week-end ne modifiaient pas son intention d'abaisser d'un ou deux crans la note des dettes souverains de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal.

Des centaines de milliards d'Euro immédiatement mobilisables ne changent rien au fait qu'il faudra les rembourser plus tard... et si c'est au prix d'une sévère cure d'austérité, la croissance europénnes pourrait ne pas y survivre.
Et l'Allemagne sera à son tour affectée par un ralentissement économique si la récession sévit à ses frontières et chez ses principaux partenaires.

Wall Street est attendu en repli de -1,1% cet après-midi alors que les relais à la hausse semblent manquer malgré de récentes statistiques favorables (emploi, production industrielle): les investisseurs redoutent surtout une mauvaise surprise vendredi avec la consommation.

Mais pour l'heurela, c'est la méforme des bancaires qui entraîne le CAC40 sous les 3.635Pts: le Crédit Agricole chute de 5,5%, BNP Paribas de -5,2%, Société Générale de -4,5%, AXA de -4% et Dexia de -3,2%.

Sur le front des publications, l'actualité reste chargée et plusieurs poids lourds ont communiqué leurs trimestriels au marché.

EADS se démarque par une hausse de 2,5%, alors qu'il doit publier vendredi ses comptes du premier trimestre, que les analystes de Nomura, qui sont à l'achat sur la valeur, attendent avec confiance.

Lagardère s'affiche comme l'une des 3 seules valeurs du CAC 40 dans le vert : le titre gagne 1,4% après avoir dévoilé un chiffre d'affaires de 1.751 millions d'euros, en baisse de 1,5%, et déclaré que si les tendances actuelles encourageantes se confirmaient, il pourrait être amené à réviser ses objectifs 2010.

Véolia grappille 0,5% et EDF préserve juste l'équilibre après avoir publié un chiffre d'affaires de 21,9 milliards d'euros pour le premier trimestre 2010, en croissance de 4,3%, et confirmé son objectif de croissance organique de l'Ebitda 2010, compris entre 3% et 5%.

Hors CAC, NicOx s'affiche comme la plus forte baisse sur le SBF 120 : le titre dévisse sévèrement de 25% à 5,3 euros, alors que se tiendra demain à 14h00 la réunion du Comité Consultatif de l'agence américaine du médicament ('FDA') sur son médicament vedette, le naproxcinod. La FDA aurait des doutes sur l'effet bénéfique sur la pression artérielle de la mollécule, expliquent les analyste d'Aurel.

A l'inverse, Eutelsat s'adjuge 5% alors que Nomura saluent la forte croissance affichée sur les trois premiers mois de l'année, ainsi que le relèvement de l'objectif de revenus annuels, attendus à plus d'un milliard d'euros.



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