Après avoir gagné jusqu'à 2,8%, peu après l'ouverture, le CAC40 tutoyant les 7.700Pts, l'indice phare a vu ses gains lentement s'éroder vers 1,5%... avant que les acheteurs reviennent à la charge (+1,9% vers 7.602) dans le sillage de Wall Street qui rouvre à la hausse pour cette 1ère séance du second semestre.
Le Dow Jones reprend plus de 0,7%, le S&P500 +0,1%... mais le Nasdaq s'effrite de -0,5%: globalement, la tendance reste encore indécise.

Pourquoi un tel écart à Paris ? La hausse s'est fait cette nuit : après une reprise des transactions en hausse de +650Pts à minuit et 1 minute elle a donné lieu à 2 poussées de fièvre un peu étranges, l'un de +50Pts en quelques secondes à 2H30 du matin, l'autre de +90Pts à 8H30... sans information particulière, ce qui permet toutes les suppositions).

L'Euro-Stoxx50 avance de +1,3% à 4.955Pts et se reconstitue une petite marge de sécurité par rapport au plancher des 4.900Pts.

Les résultats définitifs montrent un RN et ses alliés en tête du scrutin, avec plus de 30% des voix, devant le Nouveau Front populaire (28%) et Ensemble, la coalition présidentielle (20,8%).

La perspective d'une Assemblée divisée était considérée comme la plus probable -aucune formation n'étant en mesure d'appliquer son propre programme, et ce scénario ne semble as perturber outre mesure les marchés qui l'avaient bien anticipé.
Mais est-ce que la France peut se figer dans un confortable statu quo -où il ne se passerait pas grand chose d'ici mai 2027- alors que notre dette dépasse 3.150MdsE (5,5% d'impasse budgétaire) et que l'UE et nos créanciers pourraient perdre patience quand à la réduction de nos déficits.

'Même si la probabilité d'une majorité absolue du Rassemblement National n'est pas complètement nulle à ce stade, les premières déclarations des différentes formations politique sur les possibles désistements et donc l'ouverture des tractations en vue du second tour vont rendre le scénario de la majorité absolue difficile', analyse Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France

Cette situation de blocage va néanmoins obliger Emmanuel Macron à cohabiter avec une Assemblée a priori hostile pendant les trois dernières années de son second mandat.

'Le prochain gouvernement sera moins désireux et moins capable de réduire le déficit budgétaire de la France que le gouvernement sortant', s'inquiète ainsi Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics.

Sur le front obligataire, le second semestre démarre plutôt mal avec le Bund allemand à 10 ans qui atteint 2,58005% (+9,3 pts), tandis que l'OAT française de même échéance se dégrade à 3,326% (+3,5 pts), soit un spread de 76 pts, nettement réduit par rapport aux 83 pts de base de vendredi.
Les BTP italiens s'en sortent mieux avec seulement +2Pts à 4,0840%.
La chute des Bunds apparaît un peu paradoxale partant du constat que le taux d'inflation en Allemagne devrait s'établir à +2,2% en juin, selon l'estimation préliminaire de Destatis, après +2,4% le mois précédent.

Le taux d'inflation hors alimentation (+1,1%) et énergie (-2,1%), souvent appelé inflation sous-jacente, devrait ressortir quant à lui à +2,9% pour le mois écoulé, un taux en baisse de 0,1 point par rapport à celui observé en mai.
En France, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière française, produit par S&P Global, s'est replié de 46,4 en mai à 45,4 en juin, mettant en évidence une accélération de la contraction du secteur par rapport au mois précédent.

Par ailleurs, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière de la zone euro, produit par S&P Global, a reculé de 47,3 en mai à 45,8 en juin, mettant en évidence une forte détérioration de la conjoncture du secteur, ainsi qu'une accélération de sa contraction (sous le seuil technique des 50).

Publié ce matin, l'indice PMI des directeurs d'achat du secteur manufacturier en Chine en juin s'est établi à 49,5, inchangé par rapport à mai, selon les données du Bureau d'Etat des statistiques (BES).

Toujours en-dessous du seuil des 50 points témoignant d'une contraction de l'activité, cet indicateur 'met en évidence la faiblesse persistante de l'économie' du points de vue des analystes de Commerzbank.

Les opérateurs prendront aussi connaissance demain des derniers chiffres de l'inflation en zone euro, puis de l'indice ISM des services aux Etats-Unis mercredi et du rapport mensuel américain sur l'emploi, programmé vendredi.

A noter un net rebond de l'Euro qui affiche +0,4% vers 1,0756% alors que le rendement des T-Bonds se tend de +6Pts vers 4,456%.

Dans l'actualité des sociétés françaises, Airbus annonce avoir conclu un accord contraignant avec Spirit AeroSystems en vue d'une acquisition potentielle d'activités majeures liées à ses propres programmes d'avions commerciaux, de façon à assurer la stabilité de leur approvisionnement.

Vivendi annonce la conclusion d'un accord transactionnel avec l'ensemble des investisseurs institutionnels qui réclamaient une réparation financière au titre de la communication financière prétendument inexacte de son ancienne direction entre 2000 et 2002.

Atos (-3%) a annoncé dimanche être parvenu à un accord concernant les principaux termes d'un plan de restructuration financière avec un groupe de banques et de porteurs d'obligations.


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