La bourse de Paris a gagné jusqu'à +3,6% et culminé à 3.466, une manifestation d'euphorie sans précédent depuis le 13 octobre.

A 40Mn de la clôture le CAC40 affiche encore +2,6% à 6.405Pts (soit +2,2% hebdo) alors que les indices US sont... dans le rouge.

La hausse de +2,3% du CAC40 avant le NFP tenait du prodige : on aurait pu croire que quelques initiés auraient eu des indices très encourageant concernant un net renversement de tendance (à la baisses) sur le marché du travail... mais ce n'est absolument pas le cas, même si le taux de chômage progresse 0,1% de plus que prévu (est-ce que cela justifie +3% ?).

Cela ressemble à une de ces hausses 'sorties de nulle part' mais tellement caractéristique d'un ramassage algorithmique (6 de heures hausse funiculaire, avec un plafonnement à 15H03, sans même un seul retracement au sein d'un canal haussier au tracé tellement rectiligne que seul un programme informatique peut en construire un ce type).

L'Euro-Stoxx50 est également en pleine euphorie avec +2,4% à 3.680 alors que Wall Street n'a jamais affiché un gain supérieur à 1,2% (et très vite, la tendance s'est renversée, le Nasdaq perdant -0,4%).
La surperformances des places européennes laisse pantois, surtout après les derniers propos de Christine Lagarde qui déclare que 'la BCE doit en faire plus contre l'inflation'... ce qui laisse supposer une politique monétaire encore plus restrictive (des propos reçus 5/5 par les cambistes : l'Euro s'envole de +1,5% à 0,9900$).
D'ailleurs, les marchés de taux se dégradent avec des OAT qui se tendent de +3Pts à 2,8300% et des Bunds avec +5,5Pts à 2,3005%.
Aux Etats Unis, le 'NFP' ne ressemble pas non plus au 'petit miracle' que les indices d'actions semblent célébrer: les T-Bonds affichent +7Pts à 4,1720%.
Comment justifier le grand écart entre l'obligataire et les indices boursiers en Europe, puis le grand écart entre le CAC40 et le S&P500 (-0,2%) ?
Les chiffres de l'emploi US seraient donc interprétés très différemment selon le continent et le type de gérant (actions VS obligations) ?

Concrètement, l'économie américaine a donc créé plus d'emplois que prévu en octobre (comme l'avait préfiguré le rapport ADP) mais l'augmentation du taux de chômage à 3,7% (contre 3,5%) suggère une certaine détente des conditions du marché du travail, ce qui permettrait à la Réserve fédérale (Fed) de freiner le rythme de son resserrement monétaire dès décembre (pourtant les chiffres hebdo du chômage ne reflètent rien de tel en octobre).
Le département du Travail a recensé +261.000 emplois non-agricoles créés le mois dernier après 315.000 (révisé de 263.000) en septembre, déjouant un consensus médian de +200.000.
Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,4%, alors que le consensus tablait sur une hausse de 0,3%... là encore, qu'est-ce qui justifie de l'Euphorie ?

Euphorie également sur le baril de pétrole 'Brent' qui grimpe lui aussi façon funiculaire depuis minuit: la hausse atteint désormais +4,3% à 98,5$, de quoi alimenter les craintes inflationnistes.
Cela ne semble avoir aucun rapport avec un sursaut de l'activité er Europe:
ce matin, les investisseurs ont pu prendre connaissance de l'indice l'indice PMI composite S&P Global dans l'Hexagone, lequel s'est replié de 1,2 en septembre à 50,2 en octobre.
il affiche ainsi on plus bas niveau depuis mars 2021 et signale donc une croissance seulement marginale de l'activité du secteur privé français en ce début de quatrième trimestre 2022.

Les faibles performances du secteur manufacturier ont fortement pesé sur la croissance globale, une hausse modérée de l'activité des prestataires de services ayant toutefois permis de compenser la forte baisse de la production observée chez les fabricants.

Dans l'actualité des sociétés, les valeurs du luxe et les bancaires sont à la fête (+6,4% pour Kéring -sur des rumeurs de rachat de Tom Ford- et sur l'Oréal, +5% sur LVMH, +3% pour Hermès puis +5% sur Société Générale, 2,5% pour BNP Paribas).
Le 'luxe' profite à nouveau de rumeurs (anonymes, non sourcées.. du vent en réalité) évoquant la fin de la politique zéro Covid en Chine.

JCDecaux (+13,5%) a publié hier soir un chiffre d'affaires ajusté de 808,4 ME au titre du 3e trimestre, en hausse organique de 9% par rapport à la même période un an plus tôt.

Teleperformance a publié hier soir un chiffre d'affaires de 2056 ME au titre du 3e trimestre, en hausse de 7% à données comparables par rapport à la même période un an plus tôt.

Ce matin, Société Générale publie un résultat net part du groupe sous-jacent en hausse de 1,4% à 1,41 milliard d'euros au titre du troisième trimestre 2022, ainsi qu'un résultat brut d'exploitation sous-jacent en croissance de 2,9% à 2,47 milliards.

Eiffage affiche un chiffre d'affaires au 30 septembre 2022 de 14,6 milliards d'euros, en croissance de 8,1% à structure réelle et de 7,1% à périmètre et changes constants, avec une hausse significative des activités travaux (+7,1%) et concessions (+13,3%).

A l'occasion de sa publication trimestrielle, Spie indique mettre à jour ses perspectives 2022, pour viser désormais une croissance organique d'au moins +5% (et non plus d'au moins +4%), tout en maintenant sa prévision d'une marge d'EBITA à 6,3% de la production.

EDF annonce ajuster son estimation de production nucléaire en France pour 2022 à une fourchette allant de 275 à 285 TWh, contre 280-300 TWh précédemment, tout en laissant inchangées celles pour 2023 et 2024, à respectivement 300-330 TWh et 315-345 TWh.

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