Le CAC40 enregistre sa seconde plus forte chute de l'année, dans un volume qui apparaît dérisoire (à peine 4MdsE échanges) compte tenu de l'ampleur du repli (-4% à 3.433Pts).

Wall Street a immédiatement embrayé en forte baisse de -2,5% dans le sillage des indices asiatiques plombés par de mauvais chiffres japonais puis dans celui de places européennes en plein désarroi et les pertes se sont encore creusées avec la publication d'un indice de confiance du consommateur américain qui plonge de 62,7 jusque sur 52,9 au mois de juin juin (au lieu d'une stabilité anticipée).
Avec des replis s'étageant entre -2,5% (Dow Jones) et -3,2% (Nasdaq) tout rebond technique en fin de séance s'est avéré impossible et l'Euro-Stoxx50 chute de -4,2%, dans le sillage de Milan qui a plongé de -4,5% et de Madrid qui s'est effondré de -5,45

Le scénario auquel les investisseurs sont confrontés depuis 48H est absolument rarissime: après un rebond de +1,6% qui mettait un terme à une correction de -6,5% en ligne droite, l'indice CAC40 reperd d'entrée de jeu ce qu'il avait gagné la veille puis dévisse dans des proportions jamais observées depuis 15 ans, à une seule exception notable, le contre-pied du 3 octobre 2008.
Jamais les places européennes ne se sont retournées à la baisse de -4% au lendemain d'une reprise technique survenant sur un 'creux indiciel' coïncidant avec d'importants supports court terme (ce qui n'était pas le cas le 3 octobre 2008).

Pour qu'une tel scénario se matérialise, il fallait que survienne un élément 'accidentel' et de surcroît 'imprévisible': il s'agit en l'ocurence d'une erreur de calcul du Conference Board concernant l'indicateur avancé mesurant la croissance de l'économie chinoise au mois de mai.

Au lieu de bondir de +1,7% comme annoncé initialement le 15 juin dernier (soit la plus forte hausse depuis février 2009), ce dernier n'aurait en effet progressé que de 0,3%, soit le score le plus faible depuis novembre 2009.
L'erreur serait due à une mauvaise interprétation du chiffre des mises en chantier en Chine.
Lors de la publication du précédent indice avancé (le 17 mai) qui faisait état d'une hausse séquentielle de +1,5% du PIB au mois de mars, la bourse de Shanghaï avait plongé de -5% sur l'anticipation d'un durcissement monétaire imminent orchestré par Pékin pour prévenir tout risqe de surchauffe.
Lorsque l'ambiance vire au pessimisme intégral, les investisseurs ne tardent pas à remettre au gout du jour les problèmes de solvabilité des banques, de dettes souveraine de certains Etats Européens, sans oublier des interrogations concernant la croissance économique mondiale, symbolisée par l'hypothèse d'une récession en double creux (' double dip ').

L'aversion au risque se manifeste à la fois par une lourde rechute de l'Euro sous les 1,22$ (à 1,2180$) puis une 'fuite vers' la sécurité avec des T-Bonds US de maturité 2020 dont le rendement reflue sous la barre psychologique des 3% (tandis que le rendement des Bunds se rapproche de 2,5%).
Sur le CAC 40, ce sont les valeurs cycliques et surtout les ' bancaires ' qui font les frais du déferlement des 'peurs' conjoncturelles : ainsi, Crédit Agricole chute de 8%, BNP Paribas de -6,9%, Sté Générale de -6,5% Axa de -5,5% et Dexia de -5,8%.

Les dégagements plombent tout aussi fortement le secteur automobile (-5,5 à -6% pour Peugeot et Renault), l'énergie (-5,1% pour Technip) et la construction (-4,85% pour Lafarge et -6,3% pour Arcelor-Mittal, -5% sur Vinci.
Seul titre en hausse au sein du SBF-120, Vilmorin a repris +2,4%.

Et comme pour démontrer que rien ne pouvait enrayer la débâcle des marchés, l'indice des prix de l'immobilier S&P / Case-Shiller pour avril (publié à 15h) en hausse de +0,8% (c'est plutôt positif) n'a eu aucun impact haussier mesurable.

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