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ATLANTA, 7 janvier (Reuters) - La Réserve fédérale américaine pourrait n'avoir à relever ses taux d'intérêt qu'une seule fois cette année, a déclaré lundi Raphael Bostic, le président de l'antenne d'Atlanta de la banque centrale américaine, en évoquant les incertitudes sur l'évolution de la situation économique et le ralentissement de la croissance mondiale.

"J'en suis à un changement pour 2019", a dit Raphael Bostic, qui ne dispose pas d'un droit de vote cette année lors des réunions de politique monétaire.

Intervenant devant le Rotary Club d'Atlanta, il a expliqué que ses relations dans les milieux d'affaires semblaient actuellement moins confiantes qu'auparavant pour les prochains mois et que des "nuages" étaient apparus à l'étranger.

"Les nuages, la nervosité m'ont conduit à conclure que je souhaitais m'assurer que nous n'agissons pas de manière trop agressive", a-t-il ajouté.

S'il ne fait pas partie des dirigeants de la Fed qui décideront de l'évolution des taux d'intérêt cette année, Raphael Bostic illustre l'impact sur l'état d'esprit des membres du comité de politique monétaire de la baisse récente des marchés financiers et de la dégradation des indicateurs économiques en Chine et en Europe.

Il a ajouté que la liste des problèmes potentiels que la Fed devait prendre en considération incluait le "shutdown" en cours aux Etats-Unis, c'est à dire la fermeture d'une partie des administrations fédérales faute d'accord budgétaire entre le Congrès et la Maison blanche.

"S'il se prolonge, cela pourrait devenir plus important", a-t-il dit, expliquant qu'une partie des Américains pourraient être contraints de réduire leurs dépenses et se trouver incapables de payer leur loyer ou de faire face à leurs échéances de crédit.

Une paralysie prolongée des services fiscaux aurait "des implications en temps réel pour la solidité de l'économie", a-t-il aussi déclaré.

Vendredi, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que la banque centrale serait attentive aux risques de dégradation de la situation économique avant de prendre ses prochaines décisions.

Pour Raphael Bostic, plus la Fed se rapproche du taux neutre, plus elle doit être prudente pour éviter d'aller trop loin dans le resserrement monétaire.

"C'est un domaine dans lequel nous devons être très attentifs", a-t-il dit.

Alors que l'objectif de taux des "fed funds", actuellement de 2,50%, est considéré comme proche du taux neutre, "s'il est à 2,50% et qu'on veut aller jusqu'à deux trois quarts ou jusqu'à trois, on pourrait aller au-delà du niveau neutre, ce qui serait récessif", a-t-il expliqué.

(Howard Schneider; Marc Angrand pour le service français)