KINSHASA, 25 décembre (Reuters) - Sept candidats de l'opposition à l'élection présidentielle de dimanche prochain en République démocratique du Congo (RDC) ont réclamé mardi que la commission électorale désactive les cartes SIM équipant les machines à voter afin d'éviter une transmission électronique des résultats.

L'opposition redoute que ces dispositifs permettent une compilation électronique des bulletins de vote en dépit des garanties sur le caractère manuel du dépouillement à partir des bulletins imprimés par les machines électorales.

Ce nouveau litige survient alors que le scrutin, qui aurait dû initialement se tenir en novembre 2016, a encore été repoussé d'une semaine, du 23 au 30 décembre, du fait de retards dans l'acheminement du matériel de vote.

Au cours d'une conférence de presse, les sept candidats, parmi lesquels Martin Fayulu, considéré comme un des mieux placés, ont également appelé les opérateurs de téléphonie mobile à désactiver eux-mêmes ces cartes SIM.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de la commission électorale (CENI).

Lundi, le président de la CENI, Corneille Nangaa, a reconnu sur la chaîne française TV5 Monde que les machines à voter avaient été équipées de cartes SIM mais a réaffirmé que les résultats seraient compilés à la main.

Quatre diplomates s'exprimant sous couvert d'anonymat ont cependant déclaré à l'agence Reuters que la CENI les avait informés qu'elle annoncerait des résultats partiels dans les jours suivant le scrutin sur la base des transmissions électroniques.

Les élections doivent désigner le successeur de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 18 ans.

Kabila soutient la candidature de son ancien ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, aux prises avec 20 autres candidats, dont Martin Fayulu et Félix Tshisekedi. (Giulia Paravicini Henri-Pierre André pour le service français)