L'indicateur global du climat des affaires, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise interrogés dans le cadre de cette enquête mensuelle, s'inscrit en baisse d'un point, à 105.

Le climat des affaires enregistre une érosion continue depuis le début de l'année, après avoir culminé à 112 en décembre 2017 en clôture d'une séquence haussière entamée à l'été 2016.

Son évolution suggère un essoufflement de la croissance et ne laisse pas présager d'une amélioration sur la deuxième partie de l'année, alors que la croissance a déjà été poussive sur les six premiers mois de l'année, compliquant d'autant les plans du gouvernement en matière budgétaire.

"On a déjà vu conjoncture plus porteuse que celle que reportent les chefs d'entreprise au mois d'août. S'attendre à une réaccélération forte de la croissance du PIB (produit intérieur brut) au troisième trimestre est un acte de foi", souligne sur Twitter Philippe Waechter, chef économiste d'Ostrum Asset management.

A l'inverse de la tendance générale, le climat des affaires s'est amélioré dans l'industrie : l'indicateur de l'industrie manufacturière s'est établi à 110, en hausse d'un point par rapport à sa valeur de 109 en juillet (révisée en hausse d'un point par rapport à la précédente estimation).

Cette progression dépasse les attentes des économistes interrogés par Reuters, qui l'attendaient stable à 108 en moyenne.

L'indicateur des services a quant à lui reflué d'un point à 104, sa valeur de juillet ayant été réhaussée d'un point à 105 par rapport à la première estimation.

L'indicateur du bâtiment a reculé d'un point à 108 et celui du commerce détail, dont la valeur de juillet a également été revue en hausse d'un point, a cédé trois points, à 111.

Le climat des affaires demeure au-dessus de sa moyenne de longue période dans chaque secteur, souligne l'Insee, qui précise que l'indicateur de retournement pour l'ensemble de l'économie reste dans la zone indiquant un climat conjoncturel favorable.

Quant au climat de l'emploi, il reste stable à 108, note l'Insee.

ÉROSION

Dans le détail, différents points d'inflexion apparaissent dans les enquêtes de conjoncture par secteurs.

Dans les services, le solde d'opinions relatif aux perspectives générales, qui reflète le point de vue des chefs d'entreprise sur l'ensemble de leur secteur, se replie nettement, même s'il se maintient au-dessus de sa moyenne de long terme.

S'ils sont légèrement plus nombreux qu'en juillet à anticiper une hausse de la demande au cours des prochains mois, leur opinion sur l'évolution à venir de l'activité reste stable.

Dans l'industrie manufacturière, les chefs d'entreprise sont beaucoup plus nombreux (+9 points) qu'un mois plus tôt à porter un regard positif sur leur activité passée mais leurs perspectives personnelles de production enregistrent un recul sensible (-5 points après -1 point en juillet) même si elles restent largement supérieures à la moyenne.

Les opinions sur les carnets de commandes globaux se redressent légèrement tandis que celles sur les carnets de commandes étrangers s'effritent depuis mai, dans un contexte de tensions commerciales croissantes.

Même si le point de vue des industriels sur les perspectives générales d'activité du secteur progresse d'un point par rapport à juillet, ils restent moins optimistes qu'en début d'année, observe l'Insee.

Dans le bâtiment, l'opinion des entrepreneurs sur leur activité passée et à venir s'est détériorée, tandis que l'indicateur de retournement du secteur passe dans la zone de climat conjoncturel défavorable pour la première fois depuis juin 2015, note l'institut.

Dans la version préliminaire de ses enquêtes mensuelles publiées jeudi, le cabinet IHS Markit évoque quant à lui une accélération de la croissance de l'activité dans le secteur privé au mois d'août, à la fois dans les services et dans l'industrie manufacturière.

(Myriam Rivet, édité par Elizabeth Pineau)