ISTANBUL, 14 décembre (Reuters) - Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, rival potentiel du président Recep Tayyip Erdogan à l'élection présidentielle de l'an prochain en Turquie, a été condamné mercredi à deux ans et sept mois de prison et à une peine d'inéligibilité pour insultes envers des officiels.

La décision devrait faire l'objet de recours en appel. L'élection doit avoir lieu d'ici juin 2023. L'opposition ne s'est pour l'heure choisi aucun candidat commun mais Ekrem Imamoglu, de par sa popularité, est considéré comme un rival potentiellement dangereux pour Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis près de vingt ans.

Ekrem Imamoglu, issu du principal parti d'opposition en Turquie, le Parti républicain du peuple (CHP), avait qualifié d'"imbéciles", dans un discours, les responsables électoraux qui avaient annulé sa courte victoire aux élections municipales de mars 2019 aux dépens du candidat de l'AKP (Parti de la justice et du développement), le parti au pouvoir.

Lors d'un nouveau scrutin organisé trois mois plus tard, il avait conquis la mairie avec une large marge, mettant fin à vingt-cinq années de règne de l'AKP sur la ville de 15 millions d'habitants.

Il risquait jusqu'à quatre ans de prison. (Reportage Ali Kucukgocmen et Ece Toksabay; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)