BEYROUTH, 27 février (Reuters) - Le ministre égyptien des Affaires étrangères est arrivé dans la capitale syrienne, Damas, lundi, témoignant d'un nouveau signe du réchauffement des relations entre le président Bachar al Assad et les États arabes.

Il s'agit de la première visite d'un chef de la diplomatie égyptienne dans le pays depuis le début de la guerre civile en 2011.

Bachar al Assad bénéficie d'une vague de soutien des pays arabes depuis le tremblement de terre du 6 février qui a tué plus de 50.000 personnes en Turquie et en Syrie voisine.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a été reçu à l'aéroport de Damas par son homologue syrien Faisal Mekdad, selon l'agence de presse syrienne SANA et un tweet du porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères.

Sameh Choukri "transmettra un message de solidarité de l'Égypte" lors de ses visites en Syrie et en Turquie lundi, a indiqué dimanche dans un communiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi s'est entretenu par téléphone avec Bachar al Assad pour la première fois le 7 février et, dimanche, une délégation de parlementaires, dont le président du Parlement égyptien, a rencontré le président syrien à Damas.

À la suite du tremblement de terre, le ministre des Affaires étrangères de la Jordanie, qui soutenait autrefois l'opposition syrienne, s'est également rendu à Damas pour la première fois depuis le début de la guerre civile.

Bachar al Assad a été isolé par les États de la région en raison de la répression des manifestations par le gouvernement en 2011 et la Ligue arabe avait suspendu la Syrie de ses activités la même année.

Les Émirats arabes unis, qui ont commencé à normaliser leurs relations avec Bachar al Assad il y a plusieurs années, ont fourni de l'aide à la Syrie depuis le tremblement de terre.

Washington s'est opposé à toute démarche visant à réhabiliter ou à normaliser les liens avec Bachar al Assad, invoquant la brutalité de son gouvernement pendant le conflit et la nécessité de progresser vers une solution politique.

Le tremblement de terre a tué au moins 5.900 personnes en Syrie, la plupart dans le nord-ouest tenu par les rebelles.

La visite de Sameh Choukri en Turquie témoigne également d'un dégel des relations entre l'Égypte et Ankara.

Les relations diplomatiques entre les deux pays avaient été rompues après que Fattah al Sissi, alors chef de l'armée, a renversé en 2013 le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, qui avait bénéficié du soutien de la Turquie pendant sa présidence éphémère. (Reportage Clauda Tanios à Dubaï, Maya Gebeily à Beyrouth et Aidan Lewis au Caire, rédigé par Clauda Tanios et Tom Perry, version française Kate Entringer, édité par Matthieu Protard)