PARIS (Reuters) - La France a ordonné qu'une troisième dose de vaccin contre la grippe aviaire soit administrée aux canards dans les zones les plus à risque, citant de "nouvelles preuves scientifiques", afin d'éviter une recrudescence des foyers, a déclaré mercredi le ministère de l'Agriculture.

"De nouvelles données scientifiques nous ont amenés à adapter le protocole de vaccination afin de garantir la meilleure protection possible des animaux et d'éviter toute épizootie", a déclaré le ministère dans un communiqué.

"Pour ce faire, un protocole à trois doses sera appliqué à partir de (cette semaine) jusqu'au 15 mars 2024 dans les zones identifiées à risque et ciblant les canards mulards", a-t-il ajouté.

Les canards mulards sont utilisés pour le foie gras.

La France a commencé à vacciner les canards en France au début du mois d'octobre, pour un total de 60 millions de canards sur un an, qui devaient initialement recevoir deux doses chacun.

La société allemande Boehringer Ingelheim, qui a été sélectionnée pour produire le vaccin, a déclaré que la décision de procéder à une troisième injection avait été prise après que le suivi post-vaccinal ait montré un potentiel élevé de transmission du virus de la grippe aviaire circulant en France et une réduction de l'immunité des canards à 11 semaines de vie.

"Compte tenu du caractère inédit de la campagne actuelle, il est normal que la stratégie de vaccination soit affinée au fur et à mesure du suivi sur le terrain et des travaux de recherche complémentaires", a déclaré Doriane Vadot, responsable de la communication de Boehringer France, dans un communiqué transmis à Reuters.

Quatre foyers d'influenza aviaire hautement pathogène, communément appelée grippe aviaire, ont été détectés depuis le 27 novembre, les premiers de cet automne, dont trois en Bretagne, dans l'ouest de la France, et un dans la Somme, dans le nord de la France, a indiqué le ministère.

Il s'agit dans tous les cas d'élevages de dindes. Aucun foyer n'a été signalé chez les canards jusqu'à présent.

Au 19 novembre, 6,9 millions de canards avaient reçu une première injection de vaccin contre la grippe aviaire et 3,6 millions en avaient reçu deux.

Bien que la grippe aviaire soit inoffensive dans les aliments, sa propagation préoccupe les gouvernements et l'industrie avicole en raison des ravages qu'elle peut causer dans les troupeaux et du risque de transmission à l'homme.

La propagation du virus a entraîné l'abattage de centaines de millions d'oiseaux dans le monde ces dernières années. Il frappe généralement en automne et en hiver et s'est propagé dans de nombreux pays européens au cours des dernières semaines.