Un aperçu de la journée à venir sur les marchés asiatiques.

Les marchés d'actions et d'obligations asiatiques auront jeudi leur première chance de réagir au rapport sur l'inflation américaine de mercredi, et tout porte à croire que les investisseurs devraient garder leur chapeau.

Le mois dernier, l'inflation américaine n'a été que légèrement supérieure aux prévisions des économistes, mais l'impact immédiat sur les marchés a été sismique : les attentes de réduction des taux de la Fed ont été réduites, les actions ont chuté, les rendements obligataires et le dollar ont grimpé en flèche.

Les mouvements du dollar et des rendements du Trésor, en particulier, constituent un resserrement agressif des conditions financières pour les emprunteurs privés et souverains des marchés émergents, et les marchés asiatiques en ressentiront les effets jeudi.

Le plus frappant, du point de vue des marchés asiatiques, a sans doute été le plongeon du yen japonais à son plus bas niveau depuis 34 ans par rapport au dollar. De plus, le yen a également atteint son niveau le plus bas depuis plus de 30 ans par rapport au yuan chinois.

Les cambistes seront en état d'alerte maximale en cas d'intervention des autorités japonaises pour acheter des yens, même s'il est juste de dire que la dernière hausse du dollar/yen est due à l'explosion des rendements américains et à l'élargissement des écarts de rendement entre les États-Unis et le Japon.

Les fondamentaux, en d'autres termes.

De l'autre côté de l'équation yuan/yen, les autorités de Pékin ne seront probablement pas satisfaites de l'avantage concurrentiel que le Japon tire du taux de change bilatéral par rapport à la Chine.

Pékin sera également contrarié par la décision de l'agence de notation Fitch d'abaisser la perspective de la note de crédit souveraine de la Chine à négative. Fitch a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine, tout en revoyant à la hausse ses projections en matière de dette et de déficit.

Parmi les autres nouvelles sombres concernant les notations de la Chine, S&P Global a porté mercredi un nouveau coup au secteur immobilier sinistré en abaissant la notation de crédit du promoteur China Vanke à "junk" (mauvais). S&P a abaissé de trois crans la note du deuxième plus grand promoteur du pays en termes de ventes, la faisant passer de BBB+ à BB+.

Sur le plan géopolitique, le président américain Joe Biden et le premier ministre japonais Fumio Kishida ont vanté mercredi les mérites d'une coopération militaire accrue et d'un nouveau système de défense antimissile, dans ce qui ressemble à un front uni contre la Chine et la Russie.

L'attention des investisseurs se tournera jeudi vers la Chine, Pékin devant publier les chiffres de l'inflation des prix à la production et à la consommation pour le mois de mars.

Les prix à la production sont en déflation totale, en glissement annuel, depuis octobre 2022, et l'inflation annuelle des prix à la consommation est essentiellement négative depuis près d'un an.

Le taux annuel de l'IPP devrait passer de -2,7 % à -2,8 %, selon un sondage Reuters. L'inflation annuelle de l'IPC devrait s'être ralentie, passant de 0,7 % à 0,54 %, tandis que les prix à la consommation devraient avoir baissé de 0,5 % au cours du mois.

S'ils sont exacts, ces chiffres montrent que les pressions déflationnistes pèsent toujours sur l'économie chinoise, ce qui indique une surcapacité ou une demande atone. Ou un peu des deux.

Voici les principaux développements qui pourraient orienter les marchés jeudi :

- Inflation des prix à la production en Chine (mars)

- Inflation des prix à la consommation en Chine (mars)

- Commerce des Philippines (février)