Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales bondissent et les taux obligataires reculent nettement mercredi après la publication d'un ralentissement de l'inflation aux États-Unis en mai, qui redonne de l'espoir aux investisseurs sur une éventuelle baisse de taux juste avant des annonces de la Fed.

Wall Street a ouvert en hausse: vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 0,76%, le Nasdaq 1,58% et le S&P 500 1,11%.

Sur le marché obligataire, le taux des emprunts des États-Unis à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, tombait à 4,67%, contre 4,84% la veille. L'équivalent à dix ans passait de 4,41% mardi à 4,27% vers 13H50 GMT.

L'indice CPI de l'inflation américaine s'est établi en mai à 3,3% sur un an contre 3,4% en avril, et sur un mois, les prix sont même restés en moyenne identiques à ceux d'avril: l'évolution de l'indice est de 0%, contre 0,3% le mois précédent.

C'est mieux qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur 0,1% sur un mois et 3,4% sur un an, selon le consensus de Market Watch.

"Cette inflation plus modérée suggère que la pression inflationniste du premier trimestre était une anomalie plutôt qu'un renversement de tendance, soutenant le discours de la Réserve fédérale sur la désinflation en cours", commente Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique au sein de Lombard Odier IM.

"Cela devrait conforter la Réserve fédérale dans son mantra +le prochain mouvement est une baisse+, tout en n'écartant pas totalement l'idée que les taux resteront élevés pendant encore un certain temps", ajoute-t-il.

Le comité de politique monétaire de la banque centrale américaine se réunit justement depuis mardi et annoncera la décision de ses membres concernant ses taux directeurs à 18H00 GMT.

"La Fed est perplexe et devrait rester prudente", selon Anton Brender, chef économiste de Candriam. "La Fed sait que le marché de l'emploi est tendu", ce qui peut alimenter de nouveau les pressions inflationnistes, ajoute-t-il.

En Europe, après deux séances consécutives dans le rouge, les principaux indices repartaient de l'avant: Paris gagnait 1,08%, Francfort 1,49%, Londres 1% et Milan 1,42%.

Les taux d'intérêt des États européens reculaient sur le marché obligataire, dans le sillage des taux américains. Celui de l'Allemagne à dix ans s'établissait à 2,53% contre 2,62% mardi.

"La situation politique en France crée une situation très incertaine qui devrait générer de la volatilité sur les marchés", souligne encore Xavier Chapard, stratégiste de LBP AM.

Dimanche, après la victoire écrasante aux élections européennes du parti d'extrême droite Rassemblement national, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale. Et l'arrivée possible de l'extrême droite au gouvernement et ses conséquences sur la dette française inquiètent les marchés.

Même si les taux souverains baissent, l'écart entre les taux français et allemand, un indicateur qui mesure la confiance des investisseurs dans le pays, restait stable après avoir atteint un niveau record depuis 2020 mardi.

Sur le marché des devises, l'euro reprenait du terrain (+0,88%) face au dollar, qui pâtit des perspectives de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine. Un euro valait 1,0835 dollar vers 13H50 GMT.

Stabilus et Umicore câlent

Le spécialiste des ressorts à gaz de coffre automobile Stabilus chutait de 16,67% à Francfort, après avoir abaissé ses objectifs financiers pour l'exercice en cours dans un contexte de morosité du secteur automobile.

Quant au groupe belge de transformation des métaux Umicore, il lâchait 6,79% à Bruxelles après avoir annoncé réduire sa prévision de bénéfice opérationnel (Ebitda) pour 2024, constatant un ralentissement de la demande de véhicules électriques.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole évoluaient en petite hausse mercredi, poussés par de premières données hebdomadaires sur les stocks américains.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, grimpait de 1,50% à 83,15 dollars vers 13H50 GMT et celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, avançait de 1,54% à 79,10 dollars.

Le bitcoin bondissait de 3,10% à 69.363 dollars.

afp/ib