MOSCOU, 14 avril (Reuters) - La substance utilisée pour empoisonner Sergueï Skripal est peut être du BZ, un produit qui n'a jamais été fabriqué en Russie ni même en Union soviétique, a déclaré samedi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Le chef de la diplomatie russe fonde son hypothèse sur une analyse que des experts ont selon lui effectuées à Spiez, en Suisse.

Citant un rapport du laboratoire suisse datant du 27 mars, Sergueï Lavrov indique que les éléments recueillis laissent entendre que la substance utilisée pour empoisonner l'ancien agent russe est stockée dans les arsenaux américains et britanniques.

"Cette formule est dans l'inventaire des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et d'autres Etats de l'Otan", a-t-il dit.

Des traces de Novitchok,un produit conçu par l'Union soviétique, ont également été décelées par le laboratoire suisse, a dit Sergueï Lavrov tout en jugeant que le niveau de concentration de produit retrouvé aurait dû entraîner la mort rapide de Sergueï Skripal.

"En tenant compte de son extrême volatilité, l'identification de cette substance toxique à son état initial et avec une concentration aussi élevée par les spécialistes de Spiez paraît extrêmement douteuse", a-t-il estimé.

Jeudi, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé que ses analyses établissaient que la substance utilisée était "d'une grande pureté", ce qui pourrait laisser supposer qu'un agent étatique ait été impliqué dans cet empoisonnement.

L'OIAC s'est toutefois gardée d'accuser qui que ce soit et d'indiquer clairement que la substance utilisée était du Novitchok tout en disant confirmer les hypothèses émises par Londres qui accuse la Russie.

(Andrey Ostroukh, Nicolas Delame pour le service français)