Ce midi sur le marché des devises, le retour des inquiétudes provenant des pays périphériques de la zone euro l'emportait toujours sur les doutes entourant la 'falaise fiscale' américaine. Proche de son plus bas niveau depuis environ deux mois, l'euro tenait l'équilibre ce midi (+ 0,05%) contre le dollar US à 1,2715 dollar après une émission obligataire grecque. Un point bas de 1,2661 dollar a cependant été atteint ce matin.

La monnaie unique européenne gagnait 0,21% contre le yen à 101,15 yens l'euro, mais elle cède 0,15% face au sterling à 0,7992 et reste stable contre le franc suisse à 1,2048.

En effet, le spectre de la banqueroute est de retour au-dessus d'Athènes : “les ministres des Finances de la zone euro, réunis hier à Bruxelles, ne sont pas tombés d'accord quant au déblocage de la prochaine tranche d'aide cruciale qui éviterait la faillite à la Grèce. Bien que l'Eurogroupe soit favorable à un répit de deux ans pour qu'Athènes puisse atteindre ses objectifs budgétaires, les ministres de la zone euro et le FMI se renvoient la balle, ne souhaitant pas assumer le coût additionnel associé à ce sursis (32,6 milliards d'euros)”, résument les courtiers de RTFX.

L'euro pâtit donc de cette nouvelle déconvenue : “après le rapport de la Troïka rendu hier sur la situation en Grèce, les ministres de finances de la zone euro ont décidé de donner deux ans de plus à la Grèce pour atteindre ses objectifs de déficit public. Parallèlement, la zone euro s'est donnée huit jours supplémentaires pour parvenir à un accord sur la Grèce qui ouvrirait la voie au déblocage d'une tranche d'aide de plus de 30 milliards d'euros”, ajoute Saxo Banque.

“La Grèce sort de l'UE ! Ces cinq mots retentiraient dans le monde entier et seraient interprétés comme la fin de l'Europe, un aveu d'impuissance terrible”, ajoutent les spécialistes de NFinance, alors que cette éventualité est de nouveau l'objet de spéculations.

En attendant, la Grèce a dû emprunter sur les marchés aujourd'hui pour parer à une échéance obligataire en fin de la semaine. Elle vient de le faire avec un certain succès, d'où un sentiment de soulagement relatif, ce qui provoque la remontée de l'euro.

Mais les données macroéconomiques de la matinée ne sont pas de nature à justifier une hausse sensible. En effet, on a appris que l'indice ZEW du sentiment économique d'Allemagne avait rechuté de 4,2 points à -15,7 en novembre, alors que les économistes attendaient au contraire une légère remontée vers -8 en moyenne.

'L'évolution récessionniste qui prévaut dans la zone euro impacte l'économie allemande à travers les échanges commerciaux et un affaiblissement de la confiance', juge Wolfgang Franz, le président du ZEW. 'Ceci pourrait peser sur la croissance des six mois à venir'.

Certes, aux Etats-Unis, les opérateurs sont toujours inquiets de la perspective de la “falaise fiscale” : il s'agit du terme d'exonérations de charges et d'impôts associé à des coupes budgétaires “automatiques”, contrepartie du dernier relèvement du plafond de la dette fédéral. Au total, il s'agirait de 600 milliards de dollars environ de recettes en plus et de dépenses fiscales en moins, de quoi faire replonger l'économie US en récession l'année prochaine dans le pire des cas.

Pour conjurer cette éventualité, il faudrait que le Congrès américain s'accorde, mais ce dernier se trouve et devrait continuer de se trouver en situation de “cohabitation”, les Républicains dominant la Chambre des représentants, et les Démocrates le Sénat.

Aucune statistique d'importance n'est attendue cet après-midi des Etats-Unis, où l'activité des marchés devrait cependant prendre de la vitesse. En effet, c'était hier le Veterans Day (jour des anciens combattants) du côté américain, ce qui a limité le nombre d'opérateurs présents.


Copyright (c) 2012 CercleFinance.com. Tous droits réservés.